16 mars 2013
Les oreilles de Buster - Maria Ernestam
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Page traduite en anglais
Edition : Gaïa, Montfort-en-Chalosse (Landes)
Parution : 4/9/2011
Traduit du suédois par Esther Sermage
410 pages /ISBN 978-2-84720-202-1
Difficile de ne pas écouter ce qu'Eva nous murmure à l'oreille et elle nous réserve bien des surprises !
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Sa relation avec les rosiers de son jardin est beaucoup plus simple qu'avec sa famille dont les épines enfoncées semblent ressortir.
Dans son carnet qu'elle nous dévoile tardivement, la narratrice aligne des confessions sur son enfance solitaire qui nous lient et qu'on gardera secret pour qu'à votre tour, vous les découvriez.
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Chaque nuit, elle s'accroche à l'écriture depuis que sa petite-fille lui a offert un carnet pour ses 56 ans. On partage ses émotions, on traverse ses épreuves pour finalement comprendre pourquoi elle tache l'encre de ses aveux, c'est un acte de foi.
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Ces révélations nous entretiennent sur l'emprise maternelle, amenées par des hiatus entre sa vie et son enfance car la narratrice ménage des pauses lorsque les souvenirs la remuent trop pour nous ramener au présent dans son jardin où chaque rosier lui ravive le passé. Elle se remémore cette femme séductrice dont les rapports avec sa fille sont destructeurs. Dès l'âge de 7 ans, elle prend conscience que l'anéantissement maternel sera la découverte de son identité et de cet éloignement, elle se retrouvera, s'estimera en découvrant l'amour et s'affranchira en tant qu'individu pour construire sa féminité, sans modèle.
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Elle nous amène à la réflexion sur l'écriture salvatrice, l'énergie d'écrire son histoire pour se réconcilier, se libérer, renoncer.
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Maria Enerstam a une écriture puissante qui mêle les accords et désaccords pour nous faire sentir cette relation difficile d'une petite fille qui cherche la reconnaissance de sa mère, admirablement restituée par l'auteur. Sa construction est fluide et poétique, soupoudré d'humour et elle partitionne dans le temps pour nous faire découvrir son printemps, sa beauté et son éclosion. Elle nous présente aussi la politique sociale suédoise avec les problématiques des personnes âgées, des étrangers.
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Les oreilles de Buster est un roman sur l'amour, la confiance et la tromperie.
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Le titre énigmatique obtient son explication à la lecture.
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Couverture
Le coeur aux branches apparemment épineuses matérialise le récit.
Auteur
Maria Ernestam est née le 28 novembre 1959. Le décès de son père Arne, le 31 mai 2006, a affecté sa vie.
Elle a grandi à Uppsala (au Nord de Stockholm) en Suède.
Elle poursuit ses études dans le journalisme, puis la littérature anglo-saxonne et les mathématiques. Elle obtient un Master en Sciences Politiques aux Etats-Unis.
Durant 11 ans, elle travaille en Allmagne en tant que correspondante étrangère pour les journaux "Veckans affärer" et "Dagens medicin".
Sa carrière littéraire débute en 2005 avec le roman "Caipirinha with Death". Elle vit actuellement à Stockholm avec sa famille.
Actuellement auteur à temps plein, de quoi étonner ! Ses romans traitent des relations humaines mais mêlent le côté psychologie au suspens et à un humour drastique. Son style en fait une écrivaine reconnue en Suède. Elle dépeind la Suède de l'illusion et de la réalité. Elle a été influencé par ces lectures d'auteur comme "Selma Lagerlöf", "Lagerkvist Pär", "Wilhelm Moberg" et "Majgull Axelsson".
Son premier roman "Caipirinha med Döden a été conçu après avoir vu un film de Woody Allen sur la mort.
Les romans de Maria Ernestam parus en Suède :
2005 - Caipirinha med Döden ; Caipirinha avec la mort - roman
2006 - Buster öron ; Les oreilles de Buster (traduit en français) - roman
2007 - Klopatras kam ; Le peigne de Cléopâtre - roman
2008 - Alltid hos dig ; Toujours avec toi (1er roman traduit en français par Esther Sermage) - roman
2010 - På andra sidan solen ; D'autre part, le soleil - roman
2010 - Le chat, mes voisins et moi
2012 - Marionetternas döttrar ; Les filles des marionettes (court roman)
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Ces livres sont publiés dans onze pays : Allemagne, Thaïlance, Danemark, Pays-Bas, Russie, Norvège, France. Ils connaissent un franc succès en France.
Maria vit en Suède avec son mari et ses deux enfants. Elle passe ses étés à Frillesås, sur la côte ouest de la Suède.
Ses envies : boire du thé ! (4 000 tasses par an).
Son site http://www.mariaernestam.com/
Vous pouvez la contacter : m.ackermand @ telia.com
Oscar des "Oreilles de Buster" :
Prix des lecteurs de l'Armitière en 2012
Prix "Page des libraires" en 2011
Lire ou télécharger un extrait
Quatrième de couverture
Eva cultive ses rosiers. A cinquante-six ans, elle a une vie bien réglée qu'elle partage avec Sven. Quelques amies, des enfants, et une vieille dame acariâtre dont elle s'occupe. Le soir, lorsque Sven est couché, Eva se sert un verre de vin et écrit son journal intime. La nuit est propice aux souvenirs, aussi douloureux soient-ils. Peut-être aussi ta cruauté est-elle plus douce lorsqu'on l'évoque dans l'atmosphère feutrée d'une maison endormie. Eva fut une petite fille traumatisée par sa mère, personnage fantasque et tyrannique, qui ne l'a jamais aimée. Très tôt, Eva s'était promis de se venger. Et elle l'a fait, avoue-t-elle d'emblée à son journal intime.
Un délicieux mélange de candeur et de perversion.
Résumé
Eva, 56 ans, fête son anniversaire et l'une de ses petites filles, lui offre un journal intime, ce cadeau va déclencher en elle le désir d'avouer un secret qu'elle étouffe depuis 40 longues années.
Les erreurs de l'éditeur
"Roi de Pic" à remplacer par "Roi de Pique"
Mon avis
Découvert chez " La Pyrénéenne" et "le choix des libraires", ce roman est d'une noirceur raisonnable et grâce à sa construction, le sujet m'a transporté. J'ai été râvie qu'il accompagne mon week-end ! Un roman que j'ai savouré pour son côté décalé, original et j'apprécie de plus en plus la littérature scandinave pour l'atmosphère si différent des romans français !
J'ai hâte d'avoir votre avis ?
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Traduction : Français, Allemand, Anglais, Arabe, Hollandais
Parution : 16 mars 2013
Mise à jour : 23 mars
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Commentaires sur Les oreilles de Buster - Maria Ernestam
- Pareil, je suis très amateur de littérature scandinave et assez tenté par ce livre. j'aime aussi beaucoup la citation de Saint Augustin qui est souvent attribuée à d'autres auteurs et que je connaissais sous cette forme: "Mieux vaut se perdre dans sa passion que perdre sa passion" (c'est un peu ma maxime de vie, ayant toujours choisi de vivre par passion plutôt que d'opter pour le raisonnable et la sécurité (je suis artiste)).
- Je ne connais pas Maria Ernestam, je n'ai pas lu son roman.
Quelques réflexions me viennent en vrac:
La citation d' Elsa Triole (Triolet je suppose...) que tu mets en exergue et celle-ci "Eva cultive ses rosiers" me fait penser à un livre que j'adore "Roses à crédit" d'Elsa Triolet qui ne fût reconnue que comme muse d'Aragon alors qu'elle a écrit elle-même des choses superbes.
Et celle-ci "Eva se sert un verre de vin et écrit son journal intime" me fait penser à un autre livre de Patricia Highsmith: Journal d'Edith.
Le résumé que fais me donne envie de le lire... Mais j'ai peu de temps en ce moment avec la promotion de mon propre livre. Je note et garde en réserve pour les prochaines vacances. - @ ChristianaMerci pour ton intervention qui me permet de découvrir deux romans dont après lecture du résumé, je ne manquerai pas de lire très prochainement. J'ai apporté la correction également sur le nom.
Je sors de chez le libraire où je viens d'acquérir "Le beau monde" de Harriet Lane, inspiration amenée par une autre blogueuse dont j'ai retenu une liste d'envie de lecture : http://anemomili.canalblog.com/ - Je ne connais pas du tout Maria Ernestam et n'avais même jamais entendu parler d'elle ! Mais ton article, très bien fait, me donne vraiment envie de lire ces "Oreilles de Buster". Ce livra a l'air captivant, et ta description est vraiment excellente. Merci ! Je suis en train de lire actuellement "Ce que je peux te dire d'elles" d'Anne Icart qui traite justement de "la mère" et j'aime beaucoup.
Bonne fin de WE ! Bises - Ecriture sensorielle"En levant les yeux, je vois le jour se lever à travers la vitre. Je vais donc poser mon crayon, enfiler mes sabots et sortir, vêtue d'une simple chemise de nuit. Je veux sentir mes roses. Peut-être m'apporteront-elles la sérénité, le réconfort, la certitude que les choses sont à leur place. Dans le cas contraire, je savourerai cet instant de divine solitude".
Cette citation montre une écriture dépuoillée, qui va à l'essentiel : le monde sensoriel de la narratrice... Il ya les "mots matière" de Simenon. Aucun adverbe. Les phrases de Maria Ernestam sont courtes et leur rythme produit un effet étrange, succession d'accélérations (déplacements) et de pauses où la pensée peut fleurir.
Merci de ton bonjour ! Comme Christiana je suis en tournée "promo" pour mon propre ouvrage ("Grand Large", petit roman), bravement acquis par 45 lectrices & lecteurs qui ont décidément le goût du risque...
Bises.
Aufait, connais-tu le flamboyant "Palais de Glace" du norvégien Tarjei VESAAS ("poches" Garnier-Flammarion, dans la lumineuse et poétique traduction de Régis Boyer) ? Je te le recommande vivement...
Invitation spéciale pour toi pour mon dernier article : "La Féline" (film de 1942) longuement décliné en superbes photos, et un lien à mon autre article consacré à "Une histoire banale" d'Anton Tchekhov/adapté au ciné par Wojciech J. Has - N'hésite pas à lire "Toujours avec toi" du même auteur , un roman magnifique aussi...si tu veux lire ma chronique c'est là:
http://grisetrose.canalblog.com/archives/2010/10/26
J'ai noté et je profite pour déposer un bisou du jour...