03 février 2013
Le songe de la promenade de Niel Armstrong
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Je l'avais rêvée cette lune, si claire et si douce, de mon enfance. Ce mur de songes dans l'attente de cette découverte fut réduit par l'arrivée de la fusée et de son astronaute qui me fit découvrir son relief. Vu de près, cette promenade historique commentée en direct, me revient à l'esprit.
Cette surface qui me paraissait lisse, gaie alors que Niels Armstrong marchait sur ce sol incertain, gris et martelé de trous, m'étonnait. Ces trous dits cratères, mes premiers ; au même titre que les premiers pas d'Armstrong. De cratères, j'associais ma déception car cet exploit m'amenait à perdre mes illusions. Un grand pas pour l'humanité, un petit pas dans mon enfance. Bref, j'inversais le processus de la version originale "That's one small step for man, one giant leap for mankind».
Photographie de Mathieu Di Miceli
Je fus tout d'abord, spectatrice au même titre que les centaines de millions de personnes, qui là, devant leur téléviseur, sans préférence en noir et blanc, semblaient scotchés devant cette limite infranchissable qu'était l'écran. Je découvrais que la distance de la Terre par rapport à la Lune devenait un infini détail et que l'état de Terre pouvait corrompre mon idéal, la Lune. Armstrong venait de poser son pied gauche sur ce sol sélène et si peu de temps après, repartait avec ces cailloux. Tandis que mon enfance basculait sur cette réalité.
La lune qui me semblait telle mon oeil prenait des caractéristiques différentes. J'imaginais que chaque expédition était un obus qui perforait son épiderme, comme mon oeil dans son orbite. Je m'accommodais de cette définition.
Illustrations de "L'atterissage dans l'oeil de la Lune" sur les 13 795 images qui composent ce film de 13 minutes et 56 secondes
Le voyage dans la lune, film de Georges Méliès (1902) inspiration du roman "De la Terre à la Lune", de Jules Verne (1865)
Méliès est le premier à avoir mis le pied sur la Lune et, il y est arrivé avec la poésie !
150 ans, le 8 décembre 2011 : anniversaire de la naissance de Georges Méliès.
Cette matière, devenue pierre, est une partie de ce corps céleste, criblée de cratères, fissurée, érodée et parsemée de chaînes de montagnes dont le mont "Liebniz" est le plus haut, pour une altitude 8 200 mètres. Elle est grise comme la lave qui coule des cratères. Ce sont les météorites qui ont creusé ces cratères. Quant à ces mers et ces océans de basalte, ces flots de laves me laissaient perplexe... Au fait, Armstrong est retombé dans la mer, sur la terre.
La lune éventrée par des fragments ne nourrissait pas les roses, mais mes songes.
Jules Verne m'avait présenté les profondeurs marines, puis bien plus tard "De la terre à Lune" et "Autour de la lune". L'alunissage d'Amstrong, loin d'être écrivain, m'avertissait que mon imagination avait débordé, il n'y avait aucune trace de sélénites et de civilisation. L'astre non terrestre venait d'être visité par l'Homme, en personne, le 21 juillet 1969 et mon aventure astrale venait de s'arrêter.
Mais dans ce même temps, je découvrais par ailleurs les lois de la pesanteur et son rapport avec le poids, mais aussi la radioactivité. Matières dont je n'excelle toujours pas. Je m'affranchissais de la pesanteur par le fait que ce n'était plus Armstrong qui visitait la Lune, mais son double déformé, car son allure était si différente et semblait ralenti. Il retombait sur ses pattes tel un animal recouvert de lave. Chaque pas, même décomposé, était fossilisé sur cette terre. Sa tête semblait gonfler avec son oeil de verre.
Si cette planète n'était pas habitée par l'absence de civilisation, elle devait sans aucun doute être peuplée de créatures lunaires. Je m'octroyais cette passerelle dans le monde du fantastique tout en découvrant par cette voie qui ânonnait dans le poste radio, les nouvelles suivantes.
La lune, ce gros cailloux poussièreux, me donnait l'image amplifiée de la pesanteur par son apparence talc.
Son corps, recouvert de régolithes, donnait un aspect relativement sombre car il ne réfléchissait que 7 % de la lumière du soleil. S'il n'y avait pas d'atmosphère, si cette poussière provenait des nombreuses chutes de météorites sur sa croute, rien ne m'empêchait de me soustraire à la pesanteur de l'innocence.
"Un rêveur est celui qui ne trouve son chemin qu'au clair de lune et qui comme punition aperçoit l'aurore avant les autres hommes" Escar Wilde
Lien
Moon dans Google Earth pour explorer le paysage lunaire
A voir
"Les exilés de la Terre" d'André Laurie (1888)
"Les farces de la Lune et les aventures de Nostradamus" spectacle de Georges Méliès (1891)
"Deux ans sur la Lune" de Pierre de Sélènes (1896)
"Aventures extraordinaires d'un savant russe" de George Le Faure (1889-1896)
"Les premiers hommes dans la Lune de Herbert George Wells (1901)
"Le voyage dans la Lune" de Georges Méliès (1902)
"Destination Moon" d'Irving Pichel (1950)
"Objectif Lune" de Hergé >> expédition lunaire dirigée par le Professeur Tournesol
"Hugo Cabret", film de Martin Scorsese (parution 14 décembre 2011)
Les bistrots qui se connectent à la Lune
Café de Mars - 11, rue Augereau 75007 Paris
Saturne - 17, rue Notre-Dame des Victoires 75002 Paris
Bibliographie
Une journée de ma vie.
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Kees van Dongen |
Côté Sud |
Karuc MONTENEGRO |
Pierre de RONSARD ou la douce vie |
Courtiser VENISE |
Merveille de la nature Diane d'Ephese |
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Traduction : Français, Allemand, Anglais, Arabe, Hollandais
Parution : 3 février 2013
Mise à jour : 6 février 2013 (rajout du film de Martin Scorsese, suite à la proposition de Ranjiva, Cf. commentaire)
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Commentaires sur Le songe de la promenade de Niel Armstrong
- Un bel hommage à dame lune, hypnotique et ensorceleuse fée de la nuit... qui accompagne le temps et les saisons.
- Les deux photos sur la Lune "perforée" m’ont fait penser à un film de Scorsese que j’ai revu récemment Hugo Cabret où il parle du réalisateur Melies et on voit souvent ces deux illustrations, image du film Voyage dans la lune (1902) qui fait référence à Jules Verne de Terre à la lune, comme quoi le rêve de la lune ne date pas d’hier...Et le clair de Lune est magnifique...
- Jardin secret au clair de lune
Chaque nuit d’insomnie je flâne et me promène
Pieds nus dans l’herbe fraîche du doux jardin secret
J’aborde un lieu étrange monde des farfadets
Je suis cheveux au vent l’étoile qui m’emmène.
Au détour d’un chemin tu m’attends sous un chêne
Nous nous fondons tous deux au cœur de ce sonnet
Et la lune d’argent nous poudre des reflets
D’un halo bleu céleste en observant la scène.
Marchons main dans la main tout droit au clair de lune
Nos ombres qui s’allongent jusqu’à ne faire qu’une
Effleurent en clair-obscur le jardin en émoi.
Ta cocotte en papier libérée et magique
S’envole en ce jardin pour toi, rien que pour toi
Laissant à mon réveil un regret nostalgique. - Tout comme toi, j'ai été et suis passionnée par l'énigme de notre UNIVERS !
Le temps a passé et la lune « intéresse moins » au profit de Mars et d'autres planètes encore plus éloignées ...
Je lisais récemment un article scientifique sur les 4 étapes de la genèse tumultueuse de notre monde (théorie d'Alessandro Morbidelli - Nice).
Cet article, trop long à condenser ici, nous explique que le soleil est né d'une nébuleuse (étape 1), que Jupiter, Saturne, Neptune et Uranus gravitent 3.5 millions d'années plus tard autour du soleil (étape 2), puis qu'en 100 000 ans, les deux géants Jupiter et Saturne migrent vers le soleil, perturbant ses environs (étape 3) et enfin (étape 4) les deux géantes s'éloignent, laissant derrière elles un monde radicalement nouveau ... Cependant, on ne sait toujours pas comment Jupiter et Saturne ont été formées !!!
Quant à Mars, on explique d'une façon simpliste pourquoi la planète rouge est plus petite que notre belle terre = parce que dans "sa jeunesse" elle aurait été privée de "nourriture" !
Pour ce qui est des cratères de la Lune, ils sont apparus bien après la formation des planètes (700 millions d'années après la naissance du système solaire) et seraient dus à une pluie d'astéroïdes qui a duré 50 millions d'années .....
Tout se joue donc sur des millions et des millions d'années et nous donne l'impression d'être si peu de chose en comparaison ...
Merci pour tes gentils com.
Doux dimanche (ici c'est le déluge) - Découvrir le pays lointain dont on rêvait tant est parfois décevant... Pour moi, les premiers pas de l'homme sur la lune ne sont merveilleux qu'au travers de l'aventure humaine. Et encore, tout en admirant l'exploit technique, je me méfie des initiatives humaines quand l'homme se prend pour le maître de l'univers. Enjoy sera sûrement d'accord avec moi....