Voici les Saintes... Procession Croix de Jérusalem aux Saintes-Maries-de-la-Mer
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Sur le chemin des Saintes, aux Saintes-Marie-de-la-Mer, une onde d'argent illumine cette soirée pour la fête votive et locale.
Indulgence du temps, en ce samedi soir, 6 décembre 2008 où la grâce de Maries Jacobé et Salomé accompagnent la croix, pour la procession aux flambeaux.
Marie Jacobé, vêtue de bleu, porte un vase de parfum et la main ouverte en forme de bénédiction.
Elle est à l'arrière de la barque.
Le coeur, les tridents et l'ancre sont représentés sur cette croix. La foi, l'espérance et le coeur sont les 3 vertus théologuales du cortège, mélange de gardians et de pêcheurs.
Le Père, Thierry François de Vregille, les membres de la Confrérie des Saintes Maries, évoquent cette chaîne spirituelle forgée par de longs siècles. De la Palestine au rivage de la Camargue, ce lieu marqué par la naissance des Saintes-Maries-de la Mer, résurgence de l'oppidum priscum Ra (ancienne forteresse Ra, 1244-1410) est un haut lieu de pérlerinage.
Les porteurs de la nef qui soutient la barque des saintes sont devancés par la croix portée par Mr Francis Pinet. Le clergé, juste derrière est constitué de deux prêtres. Puis viennent des femmes en costume d'Arles, les saintois... Les flambeaux colorent la barque de teintes brûlées. Les Saintes semblent blessées du tourment qui éroda la foi catholique et les gardes qui la soutiennent, sont pris sous le poids de cette peine. Le rytme est accroché à la plainte du regard des fidèles. La scène est lourde et rend le parcours comme un chemin de croix.
Ce soir, 21 heures, le soleil s'est caché. La procession à la plage de la Croix de Jérusalem prend son départ face à la mer, devant la croix des gardians. Le froid s'écarte pour laisser place à l'intimité du moment. Je marche à travers les regards, doucement éclairés par les flambeaux. Je suis hypnotisée par le sens du moment. Ailleurs, pour un instant. Mon corps avance dans la foule anonyme, le regard attiré par la barque qui s'énivre au pas des pélerins qui la supportent. Mes paupières s'illuminent des lueurs des flambeaux. Mon esprit s'allège, se décalle et se prépare à l'évènement. Le cortège se fortifie des arrivants tout le long du parcours qui nous ramène à l'église. Une veillée est proposée dans l'église, suivie d'un vin d'honneur. Je suis entourée de passionnés. L'égoisme ne prime pas en ce lieu, les gens débordent de gentillesse, toute la signification de la Provence se coiffe dans cet attachement, cette ambiance chaleureuse.
Des personnalités, des noms de la Camargue sont présents comme Laurent Ayme, doyen de la Confrérie des Saintes Maries... La Nacioun Gardiano... Le Félibre, la FFCC... Ils veillent sur les Grandes Saintes, ils ravivent la confrérie.
Une messe solennelle s'est tenue à 18 heures pour l'anniversaire de la découverte des ossements des Saintes. Le prêtre a ponctué la cérémonie, d'une homélie et de chants. Chacun chante à tue-tête. A la fin de la messe, des fidèles sont venus caresser les châsses et la tête des Saintes dans la barque. Leur habit de velours noirs sont colorés par les chemises confectionnées de toile indienne, leur cape de berger... La crypte est fermée, la "sainte patronne" des Gens du voyage ne fait pas office.
Dimanche matin aura lieu la première messe. Puis dans l'après-midi, la cérémonie de la Remontée des châsses. Cette procession a repris depuis 2007 et est réservée aux Saintes.
Les confrériens habillés de bleu, représentation de l'eau, du lieu magique d'où du fond du puits l'eau guérisseuse jaillit d'un ancien temple païen. Cette eau, source de vertus de fécondité et de propriétés antirabiques... Ancré au sein de l'église romane, ce culte aux Matres (déesses), aux trois Maries, aux trois femmes Marie-Madeleine, Marie-Jacobé et Marie Salomé.
Dans l'autel, une châsse en bois de cyprès, reliques des Maries, retrouvées sous une dalle de marbre en 1448 suite aux fouilles menées par le Roi René, Cf. procès-verbal rédigé par Nicolas de Brancas, évêque de Marseille. Elle prirent le nom d'oreiller des Saintes. Dans l'église, les souvenirs de Folco de Baroncelli-Javon, dit Marquis sont présents avec les membres de la Nacioun Gardiano. Cette confrérie fut fondée par le Marquis en 1904 et elle a pour mission d'oeuvrer à la protection, la sauvegarde et la diffusion des traditions ancestrales de la Camargue et des pays taurins, de faire respecter les élevages de taureaux et de chevaux et de participer à la protection de l'environnement. Une démarche de foi a lieu, tous les deux ans, à Lourdes.
Comme d'habitude, la double châsse est descendue par un treuil de la chapelle haute, dite Saint-Michel. Le long des cordages, des bouquets sont suspendus. Ils sont remis par les pélerins. Les restes des reliques brûlées pendant les troubles révolutionnaires, en 1794, sont contenus dans les châsses. Saint Trophime d'Arles leur donna le dernier sacrement. La chapelle se situe sous le clôcher, dans l'ancienne salle du corps de garde. Les châsses, lors des pélerinages, sont descendues dans la nef par une ouverture située au-dessus de l'arc de l'autel. Ces viouvres sont protégées par le parèdre Michel.
Graffitis ou âme des murs ~ Mémoire de Léo Lelée ~
Marie-Madeleine, s'en fut à la Sainte-Baume. Sara, la servante venue d'Egypte dans cette même barque se justaposa et prit à son tour le sufixe de Marie. La barque de Râ (Dieu du soleil), navire sans voile, ni rame, qui vint miraculeusement aborder dans le delta du Rhône est bien connue.
>> Chassés de Palestine, Lazare (le réssuscité de Béthanie) partit évangiliser Marseille (il fut premier évêque de Marseille et fut décapité sous le règne de Domitien, le 17 décembre 94. Il est inhumé en l'Eglise Saint-Victor), mais pour éviter que ses reliques soient profanées par les sarrasins, elles furent transférées à Autun. L'église conserva néanmoins la tête du Saint Apôtre, martyr.
Avec,
. Marthe qui sauva les habitants du bord du Rhône en éliminant la Tarasque à Tarascon.
Auparavant elle était patronne du diocèse d'Avignon. Elle mourrut vers l'An 68.
et Marie (dite Marie-Madeleine ou Marie de Béthanie), la pécheresse,
qui s'installa à la grotte de Sainte-Baume pendant 30 ans, et fut enterrée à Saint-Maximin.
ellle fut en premier patronne du diocèse de Fréjus-Toulon.
ses soeurs.
. Marcelle, femme-disciple de Jésus,
. Maximin, intendant de Lazare et de ses soeurs, qui se rendit à Aix comme patron du diocèse.
Il fut décapité à Arles en 72.
. Sidoine, l'aveugle de naissance guéri par Jésus qui sera le deuxième évêque d'Aix,
par succesion à Maximim,
après avoir été 1er évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux dans la Drôme, sous le nom de Restitut.
. Joseph d'arimathie, porteur du précieux Graal
. Amadour, mari de Véronique, qui s'installa dans une grotte à Rocamadour,
. Marie-jacobé, fille de Anne et soeur de la Vierge Marie, son père est Clopas, frère de Joseph,
elle épouse d'Alphée et devint la mère de Jacques le Mineur, de Joseph Barsabas
(dit, le Juste et un des 72 disciples)
et peut-être de Simon le Zélote et de Jude.
. ainsi que Marie-Salomé [dit Salomé la Myrophore (porteuse de parfum)],
mère des Apôtres Jacques le Majeur (dit Jacques de Compostelle) et Jean, de Saint Trophime,
ainsi qu'une fille Salomé...
La légende dit que les 3 Maries achetèrent des aromates et se rendirent le matin de Pâques sur le tombeau du Christ pour embaumer son corps. Un ange vint les informer que Jésus était vivant. Ainsi, elles furent les premiers témoins de la résurrection.
qui arrivent pour évangiliser dans la capitale des bergers et des pêcheurs.
L'église fut reconstruite après les invasions sarrasines à l'emplacement de l'ancien oratoire. De style fortifiée, elle date en partie du XIIe siècle. Modifiée au XIV et XVe siècles. La chapelle haute s'érige en donjon. Le puits a été déplacé lors de la rénovation de la crypte et sert lors des sièges.
Au fond, dans l'absyde, on remarque sept arcatures aux dessins représentant le sacrifice d'Abraham, l'Annonciation et la Visitation.
Pour les tsiganes, l'emblématique Sara et sa tribu, les attendait en 42 à l'endroit où s'élève aujourd'hui Aigues-Mortes.
Appelée, elle accourue à la plage et étendit sa robe sur les vagues qui la porta vers les Saintes. Elle leur permit d'accoster au bord de cette terre. Baptisée de leurs mains, elle les amena au temple païen où à présent se trouve l'ancien oratoire, la crypte, ce lieu où une atmosphère envoutante se dégage parmi les bougies qui se consument au sein de cette chaleur humaine et par de-là, Sara prend vie, capte les dévôts. Réminescence ou Reine des bohémiens.
L'origine de Sara est controversée mais les Saintes restent sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle. La statue "Notre-Dame des roulotttes" (1935), son diadème (1958), le pélerinage (1852), les stations du chemin de croix (1966), les gitans font partie de l'histoire du Marquis Folco de Baroncelli-Javon. Sa nouvelle châsse se sont les bohémiens de Béziers qui se sont côtisés pour lui offrir. La nouvelle statue en plâtre pris place à la place de celle en bois. La fête a lieu le 24 mai, le jour où l'église d'Arles fait l'office de Sainte Marie Jacobé. On la célèbre le premier dimanche après le 25 mai et chaque ethnie y reste fidèle et vient avec ses verdines hippomobiles.
Procession
Se déroule chaque année, le samedi le plus proche du 3 décembre, pour commémorer la découverte des reliques le 3 décembre 1148. Une messe est donnée en souvenir du jour de leur consécration par le Cardinal de Foix, délégué du Pape Nicolas V, en 1447. Le roi René d'Anjour officialisa le culte en 1448.
La Confrérie des Saintes Maries est une ancienne association religieuse qui est active depuis 1995. Elle fut constituée en 1315.
Eglise des Saintes Maries
En 1873 des tribunes furent installées afin d'accorder plus d'audience. Les places étaient payantes et numérotées à certaines périodes et donnent une hierarchie sociale à la foi.
Festivités
Pélerinage de mai "Sara" (24 & 25 mai) - rassemblement annuel (19-26 mai)
Pélerinage des châsses octobre (18 & 19 octobre)
"Festo Vierginenco" ou Fête des Vierges qui célèbre la "prise de ruban" des jeunes provençales, fin juillet
Autres confréries
Confrérie des Gardians dont le patron est Saint George - Président : Hubert YONNET
Autre pélerinage
Saint Jaques de Compostelle
A voir aux alentours
La tour Carbonnière
Le château des Calvières
Glossaire
Sansouire (la) paysage dont les végétaux buissonnants faits de salicornes sur ces terrains peu irrigués où le sel affleure le sol.
Glanage Usage des nomades ou petites gens (pêcheurs, journaliers), d'installer des abris précaires, des tentes, au milieu des récoltes, pour la nuit et de ramasser de quoi se nourrir.
Félibre mouvement ayant pour vocation de maintenir les traditions et leur "développement par la poésie et les manifestations populaires".
Nacioun Gardiano est une structure locale qui rassemble des gardians, professionnels ou amateurs, et peut-être facilement mobilisée pour les défilés publics (ex Lou Coumita de la Festo Verginenco).
FFCC Fédération Française de la Course Camargaise
galéjades conversation moqueuse.
Sardinha sobriquet donné aux personnes qui se donnent en spectacle (musiciens, danseuses, guitaristes de flamenco)
Diklo foulard dans les cheveux des Romnia
bikers motards en cuir noir, montant une Harley-Davidson
Croix de Jérusalem elle fut installée en 1899.
Châsses Ouverture publique des Châsses en 1923
_________ Bibliographie __________
Tradition occulte des gitans de Pierre Derlon
ABC de la magie tsigane de Marc-Louis Questin
Les gitans de Lucien Clergue
Félibrige & religions de Régis Bertrand - Edition La Thune de Marseille
Léo Lelée de Michel Gay - Edition E.N.D.
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Carnet de voyages
Traduction : Français, Allemand, Anglais, Arabe,
Crédit photogrophique "Pas à Pas", preneur d'image
Editée le : mardi 09 décembre 2008
Publiée le : 12 décembre 2008
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