21 octobre 2007
Kees Van Dongen s'EX pose en tant qu'ARTISTE 1/3
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Van Dongen -PEINtRE LithOGRAPHE GRAVEUR-
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Vous trouverez sur ce musée virtuel plus de 300 oeuvres de Kees van Dongen. Peintures, lithographie, croquis, pochoirs, aquarelles, eaux-fortes, livres illustrés, céramiques,... glanés au fur et à mesure de mes recherches et lectures. Bonne visite.
Kees Van Dongen utilise la couleur, souvent l'orange, le rouge qui matérialise la femme. Le vert est unique chez Van Dongen car il décompose les harmonies de la peau rosées pour y découvrir des acidités vertes, des rouges, des jaunes, des lilas, des bleus [...] pour faire ressortir la lumière dite électrique aux éclats aigus. Ces juxtaposés chromatiques permettent de faire ressortir les nuances des couleurs complémentaires.
Il devient portraitiste, en 1908. Depuis 1904, il expose ses oeuvres chez Ambroise Vollard.
"Le coquelicot" 1919 ou "Graine de pavot"
-Muséum of fine Arts- Houston
Arrêt, voici un tableau aux yeux cernés, charbonneux qui encadre son regard, sur des pommettes enflammées avec un chapeau cloche rouge et qui transforment ce visage en fleur des champs, le coquelicot.
Le khôl ou mesdermet (fard bleu) est utilisé pour protéger les yeux du soleil éclatant. Ici, il augmente le degré de vision et le sens de l'observation.
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Il utilise ce pigment qui fut le dernier maîtrisé et donc fort peu répandu chez les aquarellistes.
Les couleurs terreuses et sombres, nuancées de brun, sienne peuvent servir à la qualification du vert.
1910-14 - LES PORTRAITS
Il harmonise les portraits par l'élégance et le raffinement, par ses apports plus précieux, précurseurs du Fauvisme français.
"La parisienne de Montmartre" 1907-1910
Collection privée de Charles-Auguste Marrande, léguée au Musée du Havre
Il a l'audace d'opposer le rouge et le vert sur des visages aux tons irréalistes qui sont le fruit de la compagnie de Matisse.
Malgré les couleurs vives, il s'attache à trouver l'harmonie des accords de tons propre au Fauvisme.
Ce tableau représente Mistinguett qui danse allégrement avec Max Dearly au Moulin Rouge. Mistinguett a dit une fois sur sa vie, "avoir eu 2000 hommes comme amants et 100 femmes", curieusement si vous retournez ce tableau, vous en ressentirez son portrait !
Elle s'appelait Jeanne Bourgeois avec son franc parler et son sens de la répartie.
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Femme fatale, 1905
Charles Beaudelaire a écrit dans les Curiosités Esthétiques,
"La femme est bien dans son droit, et même accomplit une espèce de devoir en s'appliquant à paraître magique et surnaturelle ; il faut qu'elle étonne, qu'elle charme ; idole, elle doit se dorer pour être adorée. Elle doit donc emprunter à tous les arts, les moyens de s'élever au dessus de la nature pour mieux subjuguer les coeurs et frapper les esprits [...] Quant au noir artificiel qui cerne l'oeil et au rouge qui marque la partie supérieure de la joue, bien que l'usage en soit tiré du même principe, du besoin de surpasser la nature, le résultat est fait pour satisfaire à un besoin opposé. Le rouge et le noir représentent la vie, une vie surnaturelle et excessive ; ce cadre noir rend le regard plus profond et plus singulier, donne à l'oeil une apparence plus décidée de fenêtre ouverte sur l'infini ; le rouge qui enflamme la pommette, augmente encore la clarté de la prunelle et ajoute à un beau visage la passion mystérieuse de la prêtresse."
Kees van Dongen illustre bien les propos de Beaudelaire.
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(en attente) - LE CAOUTCHOUC ROUGE de 1904
(en attente) - LE CARNAVAL, PLACE CLICHY de 1901
Période où il fut employé par la Compagnie Chex à Marseille et il fait la recherche de l'expression par les contrastes colorés.
Les deux parisiennes - 1907
"Le secret de mon succès ? Peindre les femmes plus minces et leurs bijoux plus gros"
Van Dongen
1904-1911 ~le fauvisme~
1904
Le salon quitte les caves du Petit Palais pour le Grand Palais à l'initiative du Belge Franz Jourdain.
1905
18 octobre 1905, troisième salon de l'automne au Grand Palais, présidé par Emile Loubet qui refuse de l'inaugurer tant les toiles sont jugés inacceptables par le public qui clame "un pot de peinture jeté à la face du public". Ces "bariolages informes" sont attaqués et attire les foudres du critique d'art Louis Vauxcelles (1870-1943) qui s'écrit "C'est Donatello parmi les Fauves" en regardant la couleur éclatée du tableau "la femme au chapeau" de Matisse, salle VII, qui est à l'origine de courant et la "petite tête d'enfant", d'inspiration florentine, de Marque. Dès lors, l'exposition est rebaptisée "la cage aux fauves" par la profonde liberté de représentation. Et les artistes de ce mouvement furent qualifiés de "Fauviste" !
Anita au coeur vert, 1905
Le fauvisme découle du Pointillisme et du Post-Impressionnisme. Mais, il est plus primitif dans l'utilisation des couleurs qui exacerbe le mouvement par ces touches fortes. Il est précurseur de la "Modernité" par la réinvention de l'art de construire un tableau par la couleur.
Munch, Girieud, Kirchner, Marquet, Raoul Dufy, Braque, Matisse, Derain, Louis Valtat, Henri Manguin, Vlaminck, Seyssaud, Kandinsky, Kupka, Malevitch, Mondrian, Camion, Rouault, Suzanne Valandon (1865-1938), Jacqueline Marval (1866-1932), Emilie Charmy (1878-1974), compagne de Charles Camion - Georgette Agutte (1867-1922) - Jean Puy, Douanier Rousseau, Chabaud et van Dongen font partie de ce mouvement. Ils sont influencés par Gustave Moreau, professeur à l'Ecole Nationale des Beaux-Arts dont Henri Mangin, Matisse, Marquet et Charles Camion furent élèves. Les précurseurs sont Derain et Marquet qui exposaient déjà des toiles déjà fauves au Salon des Indépendants en 1900.
Van Dongen contribue au fauvisme par son exubérance fanatique pour les contrastes colorés. Il rompt avec la peinture ornementale pour s'énivrer de figurines qu'il s'attache à rendre excentrique.
Van Dongen a mené une belle vie.
"On m'a reproché d'aimer le monde, de raffoler de luxe, d'élégances, d'être un snob déguisé en bohème - ou un bohème déguisé en snob" disait'il. "Eh bien oui ! J'aime passionnément la vie de mon époque, si animée, si fiévreuse..."
"Oui, disait-il encore, j'aime ce qui brille, les pierres précieuses qui étincellent, les étoffes qui chatoient, les belles femmes qui inspirent le désir charnel... et la peinture me donne la possession plus complète de tout cela, car ce que je peins est souvent la réalisation obsédante d'un rêve ou d'une hantise..."
"Anita en Aimée" 1908, femme fatale
Huile sur toile peinte en 1908 (194.3 cm x 114.3 cm).
Van Dongen a suivi le courant de ses précurseurs, il s'est enrichi de leur expression pour naître à son tour et offrir aujourd'hui aux nouveaux artistes sa palette qui éclaire de nos jours les nouveaux artistes. Comprendre cette évolution permet d'imaginer la suite. Mais déjà cent ans que l'Art Moderne a fait son apparition avec ces mécènes qui ont recueillis une somme d'argent pour préparer l'avenir de leur successeur en créant l'association "La peau de l'ours" qui offre la perspective de jours meilleurs aux nouveaux arrivées en vendant 10 ans plus tard leur toile pour constituer une cagnote qu'ils disperseront au gré des nouveaux arrivants.
"Femme à la cigarette" 1905-08 circa
Le maquillage et la luxure sont des mots similaires. Cet artifice ne trompe pas van Dongen qui exploite le rouge symbole de la sensualité. Roger Gallet invente le rouge "géranium" et le maquillage est réservé aux prostitués. Les cosmétiques aux années 20 se développent et les yeux (noir), la bouche (rouge) et les veines (bleu) sont le miroir de la société.
La séduction passe également par la coiffure, les femmes comme les hommes tirent les cheveux en arrière. Une profession est née "le coiffeur".
Les corps s'aphyxient de parfum. L'olfactif se joint au bienfait de la séduction.
Le corps est soumis à ces nouvelles règles et inconsciemment renouvelle sa séduction en exagérant tout les détails. En 1929, la taille modèle est de 1m60 pour 60 kg, en 1939 pour 1m60, il n'est guère possible de dépasser les 51.5 kg.
Commentaire de Camille Mauclaire en 1905,
"Un pot de couleurs avait été jeté à la figure du public"
Madame de Saint Méran, 1905
La Parisienne - 1904
Epoque 1885-1904 "Néo-impressionnisme"
Dessin, 1900
1903
Il présente un tableau le "Torse" qui fit scandale et fut retiré. Il représente sa femme Guus. Il retente à Rotterdam, mais idem.
"Donatello chez les Fauves !"
s'exclame le critique d'art Louis Vauxcelles en 1905
"Portrait d'une femme" 1903
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Alicia Alanova
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Le changement s'opère, s'est la fin du XIXe siècle, le corps féminin s'affirme et se dévoile. C'est l'époque des bains de mer, du sport (1880 - Obligation de la pratique du sport dans les écoles publiques) et de la presse féminine. Le corset s'abandonne pour laisser place à un corps longiligne. Un coup de pouce est donné par la fin de la guerre mondiale qui laisse place à l'émancipation, les femmes travaillent ! Le ventre aplati, les petits seins écrasés (invention du soutien- gorge 1905-1910), le corps androgyne confirme l'époque garçonne des années 20. Les teints fades sont remplacées par les peaux ambrées par le soleil.
"Femme au chapeau noir" vers 1905
Musée de l'Ermitage à St Petersbourg
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"Femme sous un chapeau vert" 1905
"Le chapeau aux cerises" 1905-07
Commentaire de Jacques Lartigues,
"Cet art de s'abandonner à l'impulsion du moment"
"Femme avec un chapeau fleuri"
"Portrait de Fernande Olivier" vers 1907
Musée Fabre à Montpellier depuis 1939
(0,35 cm x 0,35 cm)
Fernande Olivier (Fernande Bellavalée, de son vrai nom. 1881-1966) est la compagne de Picasso. Elle est plantureuse et nonchalante, fille d'un artisan en plumes et fleurs artificielles. Elle a une soeur qui est liée avec un peintre du bateau-lavoir Othon Friesz. C'est là où elle rencontre Picasso. Coup de foudre.
Van Dongen se lie d'amitié avec ce couple qui cohabite dans le même espace. Fernande devient son premier modèle.
Il a fait trois portraits de Fernande, le premier est de 1905, il est plus grand et laisse entrevoir le buste, le deuxième est de 1906, surnommée l'espagnole et celui-là, modèle plus petit de 1907. Les deux premiers sont d'une collection particulière.
Ses yeux en amande vont devenir l'emblême de Van Dongen.
Femme en bleue au collier rouge, 1907-11
>> C'est le portrait de l'épouse du peintre, la sensualité est à fleur de peau ce qui fait ressortir le moelleux de la chair.
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1907 est l'époque des essais sur la peinture sur pierre.
Les Lutteuses ou Lutteuses de Tabarin, 1907
Il est à cette époque ami avec Picasso (Les demoiselles d'Avignon) et "Les Lutteuses" vient démontrer que van Dongen se désengage du cubisme.
Vous pouvez remarquer sur le coin externe supérieur gauche s'auréole une forme : un repentir.
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"Femme au kimono" 1908
Portrait de Adèle BESSON
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Louis Chaumeil disait de van Dongen :
"passion de vivre et de peindre dans l'impulsion sensuelle de l'instinct"
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"Le châle de Manille" 1910-1911
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1913, il rencontre la Marquise Luisa Casati Stampa di Soncino (1881-1957), riche héritière d'un fabricant de coton italien. Avec elle, il découvre la mondanité. Luisa, par ces cheveux oranges qui provoque le trouble, dite la marquise aux cheveux rouges et aux sourcils alourdis de khôl n'a de cesse de surprendre par son extravagance, de paraître dans Paris et l'Europe, de 1900 à 1930. Elle éblouit telle une étoile dans les nombreuses toiles qui la représentent. Ses immenses yeux verts font encore l'attraction des galeries car elle fut représentée tout autant que Cléopâtre et la vierge Marie. Elle fut parée de robes de Poiret, Fortuny... pour ses fêtes dans ses palais de Venise (dei Leoni), Rome et Capri, ses manifestations culturelles et fut évoquée avec son bestiaire d'où s'échappe paon blanc, tigre ou serpent qui ne laissait pas indifférent le plus blasé des gentlemen ! De 1923 à 1930, elle reçoit au Palais Rose dans la banlieue de Paris. Elle subjugue les artistes, les écrivains comme Gabriel Annunzio et fut l'effigie d'un bronze de Claude Valsuani. Elle s'attache à les inspirer et les aspirer. Van Dongen en fit sept tableaux et sa maîtresse qu'il partageait à Annunzio. Disons plus tôt que Casiati accompagnait ces sorties de Van Dongen, Cocteau ou Man Ray et même Giovanni (Jean Boldini).
Marchesa Casati - 1921
"Je veux être une oeuvre d'art vivante" Marquise Casati
Portrait de la Marquise Casati -1914
Le Palais Rose
(54 x 65 cm)
Louisa Casati acquière le Palais Rose, le 30 mai 1923, au Vésinet (Yvelines), dans la banlieue de Paris (16e arrondissement à l'angle des avenues Foch et Malakoff). L'architecture est de l'ingénieur Arthur Schweitzer et date vers 1900. Cette demeure appartenait à l'écrivain de Robert de Montesquiou avec qui elle eut une liaison.
Elle fut construite au début du siècle par le Comte Boniface de Castellane et son épouse Anna Gould, riche américaine (fille du roi des chemins de fer). Anna Gould quitte son mari pour son cousin, le duc de Talleyrand. Propriété de la Duchesse de Talleyrand en 1949, elle organise le 23 mai 1949, une conférence des ministres des affaires étrangères des Quatre Grands (France, Grande-Bretagne, Etats-Unis et URSS) pour discuter des traités de paix entre l'Allemagne et l'Autriche. Elle vit la majeure partie de son temps aux Etats-Unis et laisse son représentant, M. Parsy du journal La Croix, faire visiter par la presse sa demeure. Elle est évoquée comme une débauche de luxe au marbre rose !
Elle y reçoit le "Tout-Paris" de l'époque. Ruinée, elle l'abandonne à ses créanciers en 1932 et s'installe à Londres au 32, Beaufort Gardens.
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Il expose au salon d'automne et provoque le scandale par sa toile,
le "châle de manille" 1910-1911
qui représente Guus nue. Sa toile est enlevée de l'exposition et les critiques vont bon train.
"Devant les filles nues aux châles violents, les critiques ont craché de l'encre. Or ce n'était pas tellement par amour de la couleur stridente que j'opposais les rouges aux verts ; (...) j'allais dans des bistrots ramasser les filles qui, pour un café crème, acceptaient de poser quelques heures. Et ces braves gosses portaient en maquillages hurlants l'enseigne de leur métier sur leur visage. C'est ainsi que naît une réputation, et que l'on devient fauve."
de Kees van Dongen
"El manton, andaloucia" 1910-1911
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"Joséphine Baker au bal nègre " 1925
>> Le 24 avril 1926, Joséphine Baker remportait un triomphe mémorable dans la revue "La folie du jour" pour les "Folies Bergères", elle était surnommée "la perle noire". Cette superbe "Tanagra" au talent provocateur fut peinte également par Van Dongen pour ses charmes à l'érotisme flamboyant.
C'est l'époque de la publicité "Banania" qui est en France, ce que "Tintin au Congo" est en Belgique. Le paradoxe de la honte coloniale mélangé à la fierté patriotique.
Les années 20, d'après guerre, sont une parenthèse avant la deuxième guerre mondiale. C'est l'apparition du Jazz, de la radio, etc. Les rues sont envahies de voiture, les femmes s'émancipent à vive allure. C'est le résultat de la guerre, de l'absence des hommes partis dans les tranchées. Elles ont acquis leur indépendance. Sous l'impulsion de Coco Chanel, elles adoptent un nouveau mode vestimentaire, avec des vetements plus confortables et une coupe de cheveux plus courte, à la garçonne.
1922, le Sénat refuse le suffrage aux femmes.
Le Jazz est le mode d'expression privilégié du groupe afro américain. La thématique "Nègre" inspire et se cristallise sur la figure de Joséphine Baker qui joue un role extrèmement important pendant la Seconde Guerre Mondiale, dans la résistance à l'occupation allemande. Elle utilisera par la suite sa notoriété pour lutter contre le racisme.
Joséphine simplement habillée d'une jupe en bananes devient rapidement la vedette du théatre des Champs Elysées. Elle décloisonne la liberté et les fantasmes et devient un des symboles de la liberté sexuelle qui exalte Paris.
Nini est des folies bergères.
"Trinidad Fernandez" 1907
-Musée d'Art contemporain de Théran (Iran)-
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Félicja BUMENTAL
Pianiste du XXe siècle (1908-1991) qui a suivi le conservatoire de Varsovie. Elle s'installa au Brésil durant la deuxième guerre mondiale. Elle était mariée avec Markus Mizne. Elle interprétait le répertoire traditionnel et ses portraits furent interprétés par différents artistes dont Foujita, Juan Pons, Dom Erwin Osem, Rémusat, Mané-Katz, Michonze et Kees van Dongen.
Cette toile montre Felicja avec un regard profond et bon.
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"Femme rose sur fond rouge" 1908-09
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"Souvenir de la saison d'Opéra russe" 1909
-Galerie nationale du Cananda- Ottawa
>> Ida Rubinstein jouait dans le ballet russe en 1909 dans le rôle de "Cléopâtre" et la représentation fut merveilleuse, avec des costumes signés de Léon Bakst.
Elle se produisit également comme "Shéhérazade" avec une sensualité et une mise en scène somptueuse, en 1910, dans le ballet des Mille et une nuits.
Van Dongen s'en inspira.
Valentin Serov peignit également Ida Rubinstein en 1910.
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Femme au bas noir - 1907
Ce tableau est difficile à dater car van Dongen reconnait être incapable de se rappeler de la date exacte. Elle fut peinte à Paris entre 1902 et 1906.
Le portrait de forme allongée apporte une note particulière sur le visage aux grands yeux qui rappellent les masques africains. L'influence de Picasso est à noter, mais van Dongen est plus influencé par l'art Khmer malgré l'orientalisme qu'il affiche.
Entre 1905-1908, il est fasciné par les portraits et la sensualité des figures prises dans le modèle d'Anita, la bohémienne. Ces tableaux incarnent la société de cette époque tout en affichant une touche érotisme par la nudité de ses toiles.
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1914-1918 EPOQUE COCKTAIL
1918, il devient le portraitiste mondain du "Tout-Paris",
Amusement - 1914 (ou Diversion)
Ce tableau a été légué au Musée de Grenoble. Il appartenait à Agutte et Sembat.
Il représente une femme aux formes longilignes qui contemple la toile qu'elle ébauche, un pinceau à la main. Cette mise en scène est un mélange de rouge, de gris et de blanc sur des formes très épurées.
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1916
Il oriente sa peinture sur un style plus mondain. Ses modèles sont de longues verticales et le violon tranche par ses couleurs chaudes sur des tonalités froides de vert, bleu et blanc.
"La violoniste" caractérise son changement, des lignes verticales aux corps exagérément élancés, aux visages fondus dont seule la partie haute tranche. On remarquera que le violon tranche dans la grisaille du tableau par ses couleurs fauves.
Pour expliquer le changement, c'est l'époque d'après guerre, il ploît à l'obligatoin de peindre le Paris mondain avec des formes élancées pour Madame. Par ce changement de style, il fait découvrir une palette avec le rosée de la peau, le fard sombre des yeux, le vermillon des lèvres qu'il fait contraster avec des tonalités froides de vert, bleu et blanc.
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La Gitane 1917-1918
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La Perruche d'argent - 1919
Ce tableau fut longtemps accroché au dessus du lit de Mme van Dongen. Il fut acheté par Stern, célèbre marchand d'art canadien qui détenait 12 toiles pour sa collection personnelle.
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Sa vie est frénésie et extravagance. Ce qui l'amène à composer des oeuvres avec une audace chromatique extrême comme la série "Melle Miroir, Melle Collier, Melle Sopha" de 1918-1925 qui sur fond monochrome d'un rouge éclatant avec posté au milieu des figurines aguichantes qui confèrent à ces personnes une sensualité à fleur de peau.
"Melle Miroir, Melle Collier, Melle Sopha" 1918-1925
Ce tableau se décompose en trois temps ! ou en trois lettres si on veut le déchiffrer.
Melle Collier offre le G, tandis que Melle Miroir donne le I qui acccompagne le U de Melle Sopha. Vous couchez les trois lettres et vous obtenez Gui pour ne pas citer Edmond Guy, au corps filiforme, étroit et nu. Tableau sobre qui laisse seulement apparaître coussins, canapé et ligne verticale.
"Le couple" 1918
Etrange couple, signé "le peintre" qui évoque une déesse égyptienne et son compagnon. Les corps nus, rouge et bleu sont unis par les auriculaires et se présentent de face avec un fond uni marron. Seule une colombe blanche rentre dans le décor. Le regard sculpte la femme rouge perlée d'un collier qui orne son cou et le lacet qui habille ses pointes. Le détail du blanc qui ourle ses ongles s'ouvre en deuxième plan et contraste avec les yeux sombres sertis de noir. Les corps limpides mettent en valeur ches la femme, ses petits mamelons parés comme des bijoux. Leur tête est coiffée par réciprocité d'une forme carrée ou ronde.
"Dame au lévrier bleu" 1919
-Palais Ruspoli à Rome (Italie)-
1913, il présente "Tableau", enlevé des cimaises du salon d'Automne
"Le vieux clown" vers 1906-1909
Tableau de la collection privée de Mr Edgar Ghez
Sous un ciel maussade comme ce clown, nous sommes allées visiter l'exposition "De Caillebotte à Picasso" à Lodève (octobre 2007), tableaux prêtés par Mr Ghez de sa grande collection en provenance du Petit Palais à Genève qui comprend ce magnifique tableau de Kees Van Dongen sous le titre "le vieux clown".
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Je ne savais pas que j'avais un point commun avec Oscar Ghez, car depuis un moment je cherchais à connaître à qui ce tableau pouvait bien appartenir. Il représente le fauvisme chez l'artiste Kees Van Dongen. Le fauvisme se caractérise par l'exaltation de la couleur pure et est classé comme la première révolution artistique importante.
Aveuglée par la couleur et la tristesse qui se ressent devant ce tableau qui laisse s'échapper dans sa pose, la capacité de ce clown dans l'abandon. Il prend tout le devant de la scène, derrière s'échappe au regard, le bas d'un corps.
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Avec Picasso, il fréquente le cirque itinérant "Médrano" qui était à l'orgine le cirque "Fernando" installé sur le haut de la rue des Martyrs. Jusqu'en 1897, il appartient à Bareback Beert Ferdinand, alias Fernando et le clown "Medrano". Il fut repris par Medrano et sa famille jusqu'en 1943. Il ferme en 1963.
"Le Clown" 1906
Kees Van Dongen ne manque pas un moment pour croquer des croquis sur son carnet qui caractérise les traits des cavaliers, des clowns, des acrobates, les équilibristes qu'il représente le lendemain sur une toile.
Période cirque
"La chimère-pie" 1895, huile sur toile Collection Musée de Monaco
Cette première oeuvre d'un semi-réalisme fut conçue en Hollande en 1895. Elle est à la fois primitive et moderne. Elle se cabre comme un pur-sang mais est très représentative de sa hollande natale. Les couleurs de sa palette sont le noir et le blanc qui nous ramènent à la candeur des vaches sur un fond sur-exposé. Cette toile est imprégnée de sa jeunesse, par l'inégalité, le versatile et la candeur de l'oeuvre. Il n'avait alors que 18 ans et déjà son empreint était faite. Il utilise le cerne pour faire ressortir l'élèment principal. Seules deux taches, le museau et l'oeil, agrémentent de rouge vif et d'orangé le tableau pour dirige le regard ver le haut de l'oeuvre.
Anita est bohémienne et devient sa maîtresse. Elle est la représentation de l'exotisme dans la danseuse du ventre qui mange les tripes de van Dongen, tant il est fasciné par sa sauvagerie, sa sensualité. Cette altérité vient de ses origines "tzigane" de surcroît qui lui ouvre les portes de la Bohème.
"Un mélange de Baudelairisme et de naïveté. Ces femmes vêtues de leur propre peau, dont les yeux meurtris dévorent l'ensemble avec leur grande bouche, leur corps dont les seins et les cuisses prennent une signification unique tout en étant simple, même nature. Ce sont des enfants sauvages qui ne pensent à rien d'eux-mêmes, mais pour l'ornement, de faire de leur corps un bouquet de barbarie et de sensualité, de... Elles n'ont pas la même trempe que celles de Lautrec ou de Rops... Elles n'ont pas l'ingéniosité qui séduit par la plastique, en dépit de la profession pour laquelle ces créatures se glorifient "
mots de Louis Vauxcelles
Anita ou la gitane apprivoisée
"J'ai toujours joué. Peindre n'est rien d'autre qu'un jeu"
de van Dongen
La Gitane 1905-1907
Gouache sur papier
"Anita" 1905
Il cultive son image de bohème...
"J'ai été reproché d'aimer le monde, d'être fou de luxe, d'élégance, pour être un snob déguisé en bohème - ou un bohème déguisé en snob. Eh bien, c'est vrai ! Je suis passionnément amoureux de la vie de mon temps, il est tellement animé, de manière fébrile..."
Van Dongen
Anita aux fleurs - 1905
Ce tableau offre la vie comme un grand bouquet. Les couleurs, l'animation sont l'empreinte du fauve par l'expression des sens et l'envie du peintre de nous les faire ressentir. L'abandon du corps dans cette danse, le regard empreint de ravissement révèle la participation de l'artiste dans cette danse. Nous entrons dans la danse par l'ambiance dégagée. C'est une invitation au plaisir des sens.
Les nuits fauves des maisons closes sont le cercle des artistes qui se fascine à les décrire.
"Paris, m'a attiré comme un phare"
sic Van Dongen
Il se nourrit de l'énergie de ces nuits pour stratifier ces scènes de décadence de cette époque, ce qui lui a valu des critiques aussi importantes que les éloges.
Il est signé en haut à droite était la propriété de Maurice et Vivienne Whol en 1968
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Femme nue blonde - 1910
"L'écuyère"
L'écuyère - 1920
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"Bouquet" 1900
-Musée Rijks à Amsterdam-
"Fleurs dans un vase bleu" 1905
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Entre 1906 et 1909, il se passionne pour les filles publiques et le cirque
Il illustre particulièrement bien le thème de la femme, lié à la galanterie et la prostitution. Sous des traits lourds, nuancés par la couleur, il installe son style influencé par Toulouse-Lautrec. Il utilise la couleur comme valeur émotionnelle et expressive.
"Femme lippue" 1909
Acquis par Roger Dutilleul en 1909
Donation Geneviève et Jean Masurel (neveu de R. Dutilleul), 1979 à la Communauté Urbaine de Lille
Musée d'Art Moderne Lille Métropole
Femme lippue est un exemple qui est imprègné de toutes ces conditions. Les couleurs servent à rendre l'expression dans un dessin traité dans sa plus simple expression. On peut noter l'extrême sensualité des traits caractérisés par des lèvres marquées, des yeux cocardisés par un maquillage grassement posé. La galanterie et la prostitution sont des traits qui marqueront son oeuvre.
La femme lippue est la femme dans toute son agressivité sexuelle, artifice féminin et de bigarrure.
>>Note Roger Dutilleul est un industriel français grand collectionneur.
Il lègue à son neveu Jean Masurel (1908-1991) en 1956 sa collection qu'il continue
à développer avec sa femme Geneviève.
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Puis, nous nous retournons et voyons l'oeuvre magistrale de Kees Van Dongen,
Portrait de Khanweiler, 1907
Huile sur toile, 65 cm x 54 cm
C'est le portrait de Khanweiler fait en 1907. Toute l'expression du regard rassemble les caractéristiques de ses oeuvres.
"Lorsqu'on s'est fait peindre par un peintre célèbre, il ne reste qu'une ressource : ressembler à son portrait."
Van Dongen
"Montmartre et le sacré-coeur de Paris"
Aquarelle - oeuvre montmartroise vers 1904
25 cm x 32.5 cm
Il évolue vers le néo-impressionnisme (oeuvres "La Vigne" et "le Blé et Coquelicot")
et le tachisme (oeuvre : le boniment) après maintes hésitations.
Vers 1905, l'influence de Van Gogh se fait ressentir et comme lui, il vient des Pays-Bas. Mais contrairement à Van Gogh, il s'immerge dans la culture française, il arrive durant la période des années folles, appelées "La Belle Epoque" où à cette époque la mode, l'art et les activités sociales sont essentiels. La mode est au vêtement fluide qui dénude le dos. Les clubs, comme le "Moulin Rouge" et les quartiers dit bohèmes de Montmartre et la place Pigalle donnent des scènes aux tableaux de Toulouse-Lautrec, puis de Van Dongen. Le modernisme se fait ressentir, la voiture, l'électricité, Paris Paris ! puis la guerre.
Il devient citoyen en 1929.
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Gorges Braque est un danseur émérite qui est admiré par les filles du Moulin de la Galette. Il est accompagné par un jeune roux et barbu, néerlandais, qui aime peindre la vie. C'est van Dongen.
L'escalier de l'Opéra, 1901
Il est découvert par Félix Fénéon, écrivain, célèbre découvreur de talents quand il croque sur le vif les traits dans la rue et les représente à même le sol
"A Rotterdam, principalement dans le quartier chaud. A cette époque, tous les marins du monde débarquaient là. Ah ! que c'était coloré ! des marins, des femmes et des orgues de barbarie !"
van Dongen
1904-1906
Il fréquente les guinguettes en 1904 et subit l'influence impressionniste. Le Moulin de la Galette se trouvait sur la butte Montmartre annexée à Paris en 1860, à côté du moulin qui subsiste encore et qui lui a donné son nom.
Depuis le moyen-âge, sur la Butte le temps était rytmé par les moulins à vent. Les bals se faisait dans ce grand hangar qui servait de guinguette pour distraire la société de loisirs.
Le dimanche à partir de 15 heures, la société s'adonnait à la danse en mangeant des galettes jusqu'à la tombée de la nuit. Cette ambiance attirait tout monde, les bourgeois, les artistes, les bohémiennes qui devinrent leurs modèles.
"Le Moulin de la Galette ou la Matchiche" 1904
Propriété du Musée d'Art Moderne de Troyes
Au premier plan, deux couples, l'un de dos, l'autre de profil, sur un fond de danseurs anonymes. Les composantes du tableau sont le noir, le gris, le blanc, le marron et le rouge.
Tachisme, coups de pinceau avec une peinture épaisse qui accentue les traits. La vision flou permet de donner le mouvement.
Moulin de la Galette 1965
Le moulin de la Galette est un ensemble de moulins à vent, au nombre de neuf. Leurs ailes s'agitait vers l'Ouest. Le Moulin des Près (Villa Léandre), le Moulin Vieux, le Moulin Neuf et la Grande-Tour (rue Lepic), le petit Moulin de la Poivrière, le Moulin de la Fontaine-Saint-Denis, le Blute-Fin, le Radet et celui des Brouillards.
De nos jours, il ne subsite que le Blute-Fin et le Radet.
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Le tango évoque les années folles. Le corps blanc se détache du fond bleu foncé et donne le reflet du mouvement.
Le lustre, Moulin de la Galette, ca. 1905-1906
Le mouvement est peint sous le style du "Tachisme" aux notes floues, la couleur dominant est le blanc, alors que les couleurs les plus utilisées sont le gris et le beige jaune.
A cette période, il fréquente Toulouse-Lautrec qui a peint également "Au bal du Moulin de la Galette". Il vit à Paris entouré de ses amis artistes André Derain, Maiximlien Luce et Maurice de Vlaminck. C'est l'époque où il se lance comme illustrateur et coloriste car en tant qu'artiste, il a des difficultés à fournir de quoi vivre à son ménage.
Le moulin de la galette 1904-1906
Depuis 1901, il collabore à plusieurs revues satiriques telles que l'Assiette au Beure, Gil Blas, la Revue Blanche qui lui permettent de se faire connaître. 1904, il expose à la Galerie Ambroise Vollard, suivie d'expositions chez Berthe Weill et chez Druet.
Artiste passionné, il fête sa renommée dans les bals populaires du quartier de la Butte Montmartre. Au milieu de ce monde qui nourrit son art, l'attrait de la nuit, les fards, les costumes sont l'essence de la phrénésie que l'on retrouve dans ses tableaux peints dans son atelier, impasse Girardon.
Son enthousiasme ressort par l'affront des couleurs qui se manifeste sur ses toiles. Elles reflètent avant tout l'image qu'il perçoit. Cet artifice est à l'extrême sur les portraits des femmes violemment maquillées. La femme "icône" est sacralisée par ce fauve.
Sur ce tableau au-dessus, "Moulin de la Galette", le regard étincelant de cette femme est figé sur le spectateur. Ce regard provocateur est suggestif, tant il éclate parmi la foule et le tumulte qui l'avoisine. La palette des couleurs traduit les lumières qui éclaboussent parmi le tachisme qui dissout le chromatique.
Dans ce tableau, il ressort ses goûts nourris de l'influence néo-impressionnismes, du pointillisme de Georges Seurat, de la toile "Café de nuit à Arles" de Van Gogh. Cette adaptation audacieuse, éclatante jusqu'à l'aveuglement par le reflet de son style libéré, aux sensations imaginées crée des halos de vifs jaunes et orangés sur le premier plan, le chapeau de la jeune femme, son idôle.
Kees, nous interpelle et provoque la suggestion au regard de cette foule.
Cette toile qui au départ faisait partie d'une toile unique immense est la partie centrale qui après avoir été finie fut divisée. Matisse à cette même époque compose dans l'art du tachisme "Luscane et Volupté" qui est exposé au Musée d'Orsée.
"Bal au moulin de la Galette" 1904-05
Huile sur toile, (75 cm x 100 cm)
Le Moulin
Toile non datée
"Femme aux gants noirs" 1907-08
1900, il est engagé dans des journaux satiriques comme "L'assiette au beurre", "Frou Frou", "Le Rabelais", "Le Rire", ...
Illustration du 26 octobre 1901
"Il y a bien le macadam... mais... des flics aussi !"
Illustration à l'Assiette au beurre (1903-1905) qui démontre une femme en pleurs arrêtée sur la voie publique pour racolage.
"Il faut bien vivre pourtant !"
Dessin à l'encre de chine sur papier.
Il illustre à cette époque des journaux. Epoque où il travaille en collaboration avec Toulouse Lautrec. Il adore peindre les femmes fardées.
Art premier
Notamment africain et océanien est du à la période coloniale de 1885-1914. Les expositions, les voyages entraînent les artistes à des pratiques différentes (exposition des arts islamiques au Pavillon de Marsan - 1904). C'est le culte du primitivisme inauguré par Gauguin et dont le salon de l'automne de cette même année lui rend hommage à titre posthume.
C'est l'attrait de la modernité fauve.
Lucie, la mûlatresse - 1909
Elle caractérise l'époque fauve de van Dongen qui préserve l'expression du visage avec des lèvres pulpeuses et l'oeil noir. Son visage ploît sur sa chevelure habit de beauté rehaussé par une boucle d'oreille et une rose. Il fait ressortir le grain de peau par un mélange marron rougeâtre, de miel sur un fond de toile bleu.
C'est Lucie Badoud, surnommée "Youki" par Kimiyo Foujita, ex-mari. Elle devient sa muse en 1923, puis divorce pour devenir la femme du poète Robert Desnos.
Gustave Coquiot disait de Van Dongen que "la femme était le plus beau paysage".
1904 est l'année où la France conquiert le Maroc.
Avec le succès, Kees Van Dongen voyage, notamment au Maroc où il passe l'hiver 1910. Il élargit sa palette de couleurs. Auparavant, il découvre l'Italie et l'Espagne.
"J'aurais voulu vivre comme un oriental, garder toutes les femmes que j'ai eues... avec une favorite"
van Dongen
"Lailla" ou "La Illa ella Aila" 1908
Huile sur toile de 130.8 cm x 97.3 cm
Jeune fille Maure, audacieuse qui provoque un climat d'aventure et de danger par sa sensualité. A cette période est attachée la représentation des gitanes dont son modèle favori est Nini qui travaillait aux Folies-Bergèr ou encore Anita et Fatimah.
Lailla est son plus beau nu de la période fauvisme, voire de toute sa carrière. Il y transpose le désir de la femme sensuelle et érotique sur ces nues.
Louis Vauxelles dit lors d'une exposition au salon de l'automne sur Kees van Dongen que "sa peinture sent l'opium, l'ambre et l'érotisme".
L'Ouled Naïl - 1910
Femme orientale, 1910
"Européen ou exotique à son gré, Van Dongen a un sentiment personnel et violent de l'orientalisme."
Appollinaire
"Anita, la belle FAtima et sa troupe"
"Marocaines au Cap Spartel" 1910
"Tanger, Maroc" 1910-11
-Musée de l'Art" New Hampshire-
C'est le portrait de sa femme Augusta Preitinger qu'il surnommait "Guus" avec qui il vit puis se marit le 11 juillet 1901 à Saint-Pierre de Montmartre.
Femme avec les yeux bleus, 1908
"Mädchenakt, Fille nue" 1907
-Musée Von Der Heydt en Allemagne-
"Portrait de Guus Preitinger, la femme de l'artiste" 1910
-Musée de Van Gogh à Amsterdam-
Ce tableau caractérise le fauvisme par la présentation de sa robe dominante et qui contraste avec l'étendue du fond.
"Femme et vendeuse d'oranges" 1910
"Portrait de Madame Claudine" 1911
Dolly est sa fille,
"Dolly Van Dongen" 1912
-Musée de Cologne- en Allemagne
Portrait de Dolly - 1906/1920
Dolly, pose également pour Picasso avec sa maîtresse Fernande.
"Modjesko, soprano singer" 1908
Modejsko
Après 1909, le succès arrive, il délaisse Montmartre pour Montparnasse ; il change de quartier et se rapproche des Folies Bergères où il dispose de nombreux modèles,
Son premier voyage est l'Italie,
"Le café Florian à Venise" 1921
Dames assises
Hishhorn Museum à Washington
Il fait un deuxième voyage en Espagne,
La Gitane ou la Curieuse, 1911
"Anita ou la gitane apprivoisée"
"L'espagnole" 1911
"En la plazza, femme à la balustrade" - 1911
"La gitane, Joaquina ou Djilali"
"Mademoiselle Geneviève Vix dans le rôle de Salomé" 1920
-Palais Ruspoli à Rome (Italie)-
Nini et Anita devinrent ses maîtresses.
"Femme rattachant son jupon" circa 1903-05
C'est Anita qui devient l'une de ses maîtresses,
Huile du Musée de l'Hermitage de Saint-Pétersbourg
Sa maîtresse qui travaille aux folies bergères.
"Liverpool Light House à Rotterdam" 1907
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La Belle Epoque jusqu'à la première guerre mondiale
ou "Epoque cocktail"
1913, il découvre Deauville qui devient sa résidence secondaire. Il peint les gens huppés, les atmosphères lors des évènements tels que les champs de course avec les jockeys.
Deauville conserve l'élégance du tout Paris, la jolie comédie de la grande vie, par son golf et ces soirées festives qui durent jusqu'à l'aube.
C'est là ou s'épanche la mode, les collections d'été et l'on peut remarquer Janine Jeanne Lafaurie qui joue aux cartes avec des costumes de bains ornés de motifs chers aux joueuses de bridge.
Les robes étroites et simples qui s'essouflent aux contacts des courbes proches sont le style si personnel aux françaises. Les jabots et cols haut sont délaissés pour les dos nus.
Montparnos'blues 1920
Collection privée
Dans ce tableau on peut apprécier le mélange féminin (fluidité des robes) et masculin (smoking) par ces femmes "les garçonnes" (coupe de cheveux courts) aux attitudes d'homme qui revendiquent leur identité tout en s'appropriant le genre masculin, avec la blancheur d'un milieu huppé. D'où l'émancipation.
La femme au foulard 1921
92.5 x 73.5 cm
"L'Artiste et Jasmy, accoudés à la palissade, Montmartre
Il a également une liaison avec Léa Jacob dite "Jasmy" de 1916 à 1932 qui lui ouvre les portes des grands salons de Paris à Deauville. Deauville est le lieu de séduction pour le "Tout-Paris" des années folles. On y trouve Joséphine Baker, Mistinguett, Maurice Chevalier, Colette, Coco Chanel à Fujita, Raoul Dufy...
"Blue grass races Kentucky" 1935
"Deauville - soins donnés aux chevaux"
"Deux jeunes filles sur la plage"
Dès 1920-21, il expose ses toiles dans sa villa de Deauville, la villa "Saïd" où il réalise le portrait d'Anatole France.
"Deauville, trois personnages"
1923, la séduction de Deauville entraîne le "Tout-Paris" des années folles sur les planches en bois d'azobé qui bordent l'immense plage de sable fin. Joséphine Baker, Mistinguett, Colette, Coco Chanel, Maurice Chevalier, Sacha Guitry, Gustave Flaubert et les artistes comme Raoul Dufy, Eugène Boudin, van Dongen s'y retrouvent régulièrement.
C'est la sortie du métro, un couple élégant semble avoir capturé Van Dongen,
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Le Nightclub, le chanteur Johnny Hudgins - 1920
En 1920, le chanteur Johnny Hudgins devient une sommité dans le milieu à Baltimore, New York, Londres et Paris. Van Dongen court les restaurants et cabarets de Paris dans le mouvement des Années folles. Dans ses tableaux, il évoque cette ambiance animée par la passion qui enfièvre la vie...
"Ah! la vie est plus belle que la peinture" (D. Sutton)
Ce tableau reprèsente une boîte de nuit avec un couple qui converse en premier plan et l'artiste Johnny Hudgins (1896-1990) qui chante soutenu par un groupe de Jazz. Cette interpréation est fauve, mais les coups de peinture capturent le laiton des instruments.
Il poursuit avec la "Revue Nègre", troupe de musicien et danseurs de Harlem, puis avec Joséphine Baker par son emblématique corps sculpté dans le tableau "Banana Dance"... qui rend au public la frénésie de l'afrique Eros.
On retrouve dans la peinture de Pechstein une similitude.
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"Elegante Dame sous son chapeau"
L'année qui dévoile le mondain, amateur de fêtes qui l'attira à Paris.
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Autoportrait en Neptune - 1922
Musée d'Art Moderne de Paris
Il fait beaucoup de fêtes déguisées et lors de celle de 1922 dans l'hôtel du bois de Boulogne, ou il vivait avec Jasmy, il se présente en Neptune, Dieu de la mer avec un baton de pélerin qui comprend sur le haut des coquilles Saint-Jacques. Cette attitude avec son pagne entouré d'une ceinture de coquillages, torse nu paré de colliers de perles, de boucles d'oreilles et coiffé d'un chapeau en forme de poisson sur un fond marin avec ce paquebot à droite. C'est en effet, l'époque où il vit entre la Côte d'Azur et Deauville.
Note
J'imagine Kees van Dongen poser son regard narcissique sur son autoportrait ! Sur ces traits que fait-il ressortir. L'angoisse, l'inquiétude ou la passion ? L'étude devait être dure de faire le choix entre le tableau ou son modèle avec ces expressions. Se masquer-t'il pas la face ou par ce jeu superficiel ne voulait-il révéler sa métamorphose, vous conviez à pénétrer dans son intimité en tant qu'icône après sa mort ?
Si l'on réfléchie sur l'image de soi, comment vous représentez-vous ? Un tableau transcende l'image, alors qu'une photo, un miroir, nous résigne à la représentation de ce que l'on voit.
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Traduction : Français, Allemand, Anglais, Arabe, Hollandais
Parution : 21 octobre 2007
Mise à jour : 11 novembre 2014

Commentaires sur Kees Van Dongen s'EX pose en tant qu'ARTISTE 1/3
- Merci de m'avoir fait découvrir ce peintre! Magnifique!
- Places réservées>>> Fédé,
Puisque tu es la première à commenter ce post, je t'offre deux places pour visiter le musée de Lodève où tu découvriras un tableau magnifique de Louis Valtat et bien d'autres...
Avant le 28 octobre 2007, car l'exposition se termine !!!
Musée de Lodève : Ouvert tous les jours, sauf le lundi, de 9h 30 à 12h et de 14h à 18h. - Je mentirais si je te disais que j'aime ... Je mentirais si je te disais que j'ai lu ton post ... J'y reviendrai quand j'aurai un peu plus de temps ... car je sais que tu fais des articles fort intéressants et qu'il ne faut pas mourir idiote (même si on n'aime pas ... lol).
C'était un coucou pour te souhaiter Joyeuses Pâques !
Bisous - Partager l' ArtJe découvre avec émerveillement ton site. Bcp de choses que j'aime.
Ce peintre est magnifique à découvrir.
Ma fille a 13 ans, et je me souviens lorsqu'elle avait 3 ans qu'ensemble nous avions peint au pied de son 1er grand lit (plaque de bois)une toile de Van Dongen " Au désert Egyptien" datant de 1913.
Elle dort toujours dans ce lit.
J'adore son utilisation de la couleur, les grands yeux.
Bon Noel et puissions avoir encore un regard d'enfant comme souvent représenté dans ses tableaux. - la beauté à l'état pur!L'atmosphère, Le formes, les couleurs, l'époque, la modernité de Van Dongen m'émeut, j'en suis folle ! Que ne donnerai-je pour retrouver le tableau de la bohémienne en photo, que j'ai vu sur une couverture de livre mais que je ne retrouve nulle part ! Si par hasard vous pouviez me dire ou je peux l’admirer !Merci !!!