Ma mère amère
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C'est une femme sans écaille qui un jour m'a vu naître. Elle n'a pas replié ses bras sur mon corps inondé de lumière, ses mains rongées par l'anxiété ne m'ont pas offert le berceau que j'attendais.
Chacun le sait : mon regard se brouille par l'étrangeté que je redoute en elle.
Elle ne sait plus quoi faire, elle ne peut plus rien dire, elle reste là, animée de sa propre terreur.
Toile d'Alexandre Houllier Clic sur la photo pour visiter la galerie
Peu importe l'animal blessé que je suis. Sa pensée est complice de son anxieté, elle laisse percevoir son profil humble, dessiné. Elle se concentre à demeurer sereine. Mais le poison exsudé m'empêche de la voir comme une Joconde.
Entre ses jambes, mon corps dilaté par la pesanteur s'est égaré. Elle ne s'est pas lamentée, certes pour me céder le passage. Elle a occulté toute panique.
Son corps avec le temps s'est allongé pour révéler sa personne. Mais la femme a perdu son nom de mère car ses bras sans énergie n'ont pas attiré mon attention.
Je me suis transformée avec une certaine contorsion pour opérer moi-même ma vie nouvelle, ma vie vers l'autre, ma vie sur terre.
Assise, je suis la femme et la mère que je redoute. Ma fille est le nectar de ce rêve éveillé.
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Essai
Traduction : Français, Allemand, Anglais, Arabe,
Crédit photogrophique de Alexandre Houllier
Editée le : mercredi 26 novembre 2008
Publiée le : 26 novembre 2008
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