Un été en provence où l'écume des jours
C'est arrivé un jour, le jour de ma naissance en Provence, et je vais essayer de traverser avec elle tous les âges sans m'altérer, pour vous raconter, l'été qui dure toute l'année.
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Le printemps, le renouveau
Bon, si vous préférez une autre saison, jouez à saute-mouton, jusqu'à votre choix.
C'est dans la chaleur de Midi que je vous accueille au moment de l'envol des cigales. Figurez-vous que si vous vous posez un instant, sur un chemin et regardez devant vous, vous les apercevrez sur la terre argileuse séchée par le soleil. Allez bon, imaginez, même si c'est l'hiver. Voilà, regardez ces petits trous, aussi larges qu'une cigale et profitez un instant pour les regarder sortir de terre avant qu'elles n'explosent de leurs chants votre tranquillité.
Car ce n'est pas pour rien que l'on dit qu'elles ne sont pas économes !
Le chant se métamorphose, orchestré par le paysage de pins résineux. Et là, vous profitez des senteurs qui se développent à l'approche de midi. Oui, elles ne sont pas économes et aiment chanter tout l'été. Mais à côté de cela, vous voyez les fourmis qui s'activent à prendre la semence, alors que je viens de planter le gazon et profiter des trous pour faire "Reine" une des leurs, dans cet espace oh infini qui dédale devant mes yeux.
Si vous allez plus au sud dans mon jardin, vous pouvez admirer la Provence avec sa robe d'été. Elle est mauve, couleur lavande. Lavande qui défile dans ses rangées bien alignées striées de lignes de terre labourée.
Cà y est j'ai posé le décor. Regardez autour de vous, laissez-là les chaises longues, rayées d'ombre vers le soir et autrement de couleurs des tissus. En Provence, les tissus viennent de Céret, juste à côté où une entreprise familiale les confectionne depuis le siècle dernier. Sympathique d'ailleurs à visiter ce petit village où le bruit des cigales échappe parfois parmi le 'rrr', rrr', rrr' des aiguilles qui heurtent le tissu épais, rigide à souhait pour s'y allonger aux heures de repos qui sont appelées la sieste.
Votre livre tombe sur votre ventre rafraîchit un instant par le sirop "Bresson", orgeat, grenadine parfois troublé par le pastis et souvent inversé dans les doses, tout cela arrosé de cinq gorgées d'eau et du clic, clac sur le verre des glaçons. Evaporation. Silence. C'est la sieste. Le repos s'impose, pour pouvoir veiller et s'agiter comme les cigales. Vous êtes parti dans un autre voyage, malgré vos congés. Lumière tamisée par vos cils, regards épais par vos paupières à demi close, oeuvre du temps votre bouche à moitié ouverte laisse encore perler les aromates du Pastis, et le ventre à demi rond, prend la même forme en sens inverse que le tissu auquel vous avez lâchement abandonné votre corps.
Plus rien ne vit et c'est l'heure de la sieste. Même l'eau autour de vous, reste sans bruit. Elle émet simplement des reflets qui montrent la verticalité du soleil. Les rayons vous font cesser tout espoir de vous lever. A bientôt.
La sieste apaise la solitude.
Et sur le tard, les oliviers tournent leurs feuilles qui du gris passent au bleu. La lumière lèche le sol, l'instant devient agréable. Le petit monde se réveille et le clapotis de l'eau dans la piscine attire le regard un instant, pour définitivement vous motiver vers elle.
Rafraîchir est le mot de l'instant.
Deux bonnes heures s'offrent à vous pour profiter du moment. L'eau de la piscine s'évapore aussi vite que celle de vos verres. Plus rien ne compte, rien que le moment, tout échappe au commun, vous êtes en vacances. Rires fusionnent, bavardages de femmes, cris stridents des enfants, magazines éventrés à même le sol, pages écartelées des romans de poche qui à la moindre brise rendent leur page au vent, à l'espace, au temps.
Nous y voilà, la soirée débute.
Tels des "Romanichels", nous levons le camp pour aller passer la soirée ailleurs. Chaque soir ne ressemble à aucun autre. Dans le village, nous prenons des chemins de traverse, pour enfin arriver au lieu dit. Pimpantes et escortées, nous nous installons enfin pour l'apéro. Car avant, c'était pas maintenant ; l'heure est à l'apéro. Vous vous attablez, et savourez l'instant. L'instant éphémère.
Sans rien dire le soleil se couche et ventilé par la brise, vous profitez encore et encore de la soirée qui s'annonce bien. Votre quête est en soi réglée. Vous n'attendez plus rien, vous y êtes. Les papilles savourent les odeurs alléchantes. Vous papillonnez. C'est l'été.
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CHANGEMENT DE SAISON / ETE
Vous siropez la douceur et les veillées. Vous faites corps avec la lune amante et lové dans vos fauteuils, à l'abri du regard derrière les murs de pierres sèches, vous profitez. Frêles sont les nuages à l'horizon, une ligne traverse l'infini, rosée, étoilée pour feindre le cadre et le faire scintiller.
Je navigue entre les invités pour déposer les photophores dans les coins. La discussion va bon train. La magie d'un soir d'été est là. L'atmosphère devient irréelle aidée bien entendu par les liqueurs qui troquent l'apéro. Nos corps sont de coton.
L'estomac vibre. De faim, il nous appelle. La sarabande commence et la confusion des pas, ourlée par la fatigue, nous attire à la table. Et pourtant, il n'y a plus d'heures, les aiguilles de notre horloge biologique seules rythment notre temps.
Devant nous est aligné tout les plats du Midi. Mais nous sommes le soir, et chacun est agrémenté d'une jolie assiette qui fait ressortir en complément de l'odeur son attirance. Attiré, chacun se sert après avoir humé et savouré des yeux l'ensemble.
La vague à l'âme éveille chez tous le monde l'appétit et éveille les papilles aux saveurs présentées.
L'euphorie entraîne le groupe, les cliquetis des verres et assiettes scandent la tablée. Chacun légèrement d'un degré.
Puis vint le temps de se coucher. Les plus animés frôlent les murs pour rejoindre les chambres, d'autres sombrent dans la torpitude jusqu'au lendemain, grisés par la canicule et l'alcool.
L'usure du temps manifestement n'échappent pas au plus grand. Sinon, la vie continue, évidemment car demain les chaises longues seront là.
Le lendemain une armada d'amis arrive matérialisée de loin par une large bande dans l'allée montante. Affublée de vêtements de circonstance : maillot, sur l'épaule porté en écharpe leur drap de bain et dans leurs mains levées boissons et salades accompagnent leur cadence. Ils sont en renfort, et déjà bloque l'arrivée vers la piscine, l'encercle et s'évapore dedans. Plouf !
Une journée de plus.
Je me laisse ballotter par les jours qui suivent et qui deviennent des souvenirs mémorables. C'est une pause avant l'hiver qui me permettra de le savourer autrement. Un insecte se pose sur mon bras qui pend déjà dans la léthargie installée. J'ai du mal à résister, quelque part c'est le moment de s'assoupir et enfin de plonger dans l'île des loisirs solitaires.
Repos.
Pose, prose, pause, ose, ... tout est permis à la fin de l'été. Notre rythme évolue, les jours raccourcissant. On s'affaire, on prépare la rentrée bien sûr. Pour certains, c'est évident, il y a une date précise, scolaire, notée comme les notes qui vont défiler tout au long de l'année.
Pour d'autres et j'en fais partie l'échéance est le retour au quotidien. Celui qui ne laisse pas de place au simplement laissé aller.
Les derniers, les retardataires non les retraités profitent encore d'un nouvel été. Les veinards. Vous le savez que dans le midi, la lumière est différente dès la rentrée. Elle n'écrase plus les têtes des enfants, les photos reprennent comme les plantes de la chlorophylle, les verts sont plus intenses.
CHANGEMENT DE SAISON / L'AUTOMNE ARRIVE
Bon, il fait trop chaud encore pour travailler. Les chats se languissent sur la terrasse, les veinards.
Je ME moi dans la piscine. Les chats me donnent le tempo : NONCHALANCE
Température : 30,7°
Je me laisse emporter dans les bras d'Orphée.
Pourquoi Septembre pour venir dans le midi. Tous simplement pour profiter de l'assennng... des provençaux qui siègent sur les terrasses des cafés pour prendre le frais et qui peignent la girafe toute la journée et juste pour dépeindre leur accent, il a le chant bien peigné du Midi, avec les R qui prennent le dessus sur les cigales.
La vrai raison de venir, c'est donc de les imiter et de prendre le temps de vivre, accompagné d'un verre de rosé, ce vin qui se sert frais et qui se marie bien avec la bouillabaisse, les petits farcis provençaux qui distillent comme la lavande, les parfums de l'été. Le rosé a aussi une garde robe conséquente. Il peut avoir 21 robes différentes suivant d'où il vient. Sa préférence est saumonée, bois de rose, corail qui se marie bien aux teintes rouille des feuilles de vigne en cette saison.
Si votre temps est considéré assez large, vous pouvez arpenter le coin de vignoble en vignoble et déguster. Vous y admirerez au passage la mosaïque des couleurs qu'apporte l'automne. Si belle, ou si ce n'est aussi belle que les vitraux des chapelles qui colorent nos campagnes narbonnaises.
Aix ne pâlit pas devant sa beauté par rapport à la capitale. Elle exhale l'ambiance des marchés.
Les voix rauques des poissonnières qui présentent aux enchères ou à la criée comme on dit à Marseille laissent également les derniers spectateurs de l'automne sidérés.
Et vient le temps de la truffe, si chère pour les touristes et si chère à cueillir. Carpentras s'anime.
Vous pouvez vous extasier devant des arbres dénudés de toute vie, et cela, en Camargue. Leur teinte n'est pas blafarde au contraire les nuances sont brassées par les vagues, le ressac qui roule et déroule, polit comme la poudre d'un fard sur la joue d'une jeune fille.
La Provence est figure majeure des artistes car à Montpellier, au domaine de Méric, se penchait sur son aquarelle Frédéric Bazille pour peindre le clocher, en son quartier de Castelnau. Sa merveilleuse lumière ne lassa jamais les artistes qui aujourd'hui de la montagne Ste Victoire jusqu'à chez nous feignent de tenir le pinceau.
Elle est source de création, en Arles, le couturier "Lacroix" a fait son chemin, mais également a parsemé le sable de la plazza d'Arles en 2005 pour en faire un décor.
Elle est le portail de toutes les imaginations, créateurs, artistes, retraités vaquent sans jamais se lasser de ses 300 jours de soleil, de son paysage qui dévoile à chaque saison un cadre de vie que les gens de province nous envient.
L'HIVER EST LA
Des baraques viennent animées les places, des guirlandes flânent de platane en platane. C'est Noël.
Noël emportait par le mistral dès que vient janvier. Et février nous ramène au printemps avec ses fleurs aux amandiers.
Voici les quatre saisons clic dessus pour musique
Merci de vous être arrêté un instant,
n'hésitez pas à relire les articles, ils évoluent avec le temps.
Bon je retourne voir le chevalier "Internet" qui m'emporte tous les soirs vers vous.
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Dernière mise à jour, le 21 septembre 2007