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Impasse des Pas Perdus
3 novembre 2007

Décoration florale sous les osages du Maclura pomifera

 

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Sous les osages des indiens Sioux, ce curieux végétal fut découvert par un père jésuite, Jacques Marquette, en 1673. Il prit le nom de Maclura pomifera ou oranger des osages pour ces fruits en forme d'orange. Son nom scientifique est  "Maclura" auriantaca", du nom du géologue américain William Maclure. Aurantiaca pour sa couleur orangée.
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Il est originaire d'Amérique du Nord et fut utilisé par les indiens de la tribu des osages qui était localisée au bord de la rivière osage. Il se servait de sa sève laiteuse (latex) contenue dans le fruit pour se teindre le visage qui au contact de l'air prend une teinte jaune. Mais également pour colorer leurs vêtements avec cette substance nommé "morine" et/ou,

>> Maclurine : substance naturelle isolée du bois de maclura tinctoria et identifiée à une pentahyroxybenzophérnone (cristaux jaunes, fondant à 200 degrés).

Le bois jaune est très dur et fut également utilisé pour la fabrication de leurs arcs d'où le surnom de verniculaire de bois d'Arc.

Si vous souhaitez voir des spécimens, il en existe un à l'Ecole Nationale Supérieure d'Agronomie de Montpellier (ENSA) qui produit des fruits globuleux et charnus de la taille d'une orange qui font suite à une infrutescence car c'est un spécimen femelle (espèce dioïque).

>> Marquette fut le premier à les localiser le long de la rivière des Osages.

C'est en 1832 qu'il apparaît au jardin des plantes de Montpellier car Alire Raffeneau-Délire qui occupait la fonction de vice-consul de France en Caroline du Nord est nommé Directeur du Jardin des plantes à Montpellier. Il en ramène deux pieds qu'il plante en ce lieu.

En 1834, le Directeur du Jardin royal de Turin, botaniste, Mr Matthieu Bonafous est à Montpellier. Il est en quête depuis 1824 de trouver une nourriture de substitution pour les vers à soie. Car l'hiver s'étant prolongée, des gelées tardives ont grillé les feuilles des mûriers blancs, seules nourriture des chenilles. Il fait un essai probant avec le Maclura auriantaca et rédige un mémoire pour l'Académie des Sciences.

Quelques temps après, Adrien Gasparin, Directeur de l'Institut Agronomique de Versailles, mais également Maire d'Orange et dont la famille cultive des mûriers pour vendre les feuilles aux magnaneries tombe sur cette revue et fournit à ses administrés et sa famille quelques plants. Ces armoiries sont composées de trois fruits !

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Photo du Magazine illustré -SuperMag- 1er novembre

Mûrier blanc

Ce fruit n'est pas très répandu car il donne un goût amer, seulement apprécié par les chevaux, les bovins et les écureuils qui recherchent leurs graines. Autrefois, les mammouths de Colomb (mammuthus colombi) d'Amérique du Nord se délectaient des fruits charnus du maclura pomifera car ils adoraient la pulpe sucrée. Ces fruits étaient trop grands pour les autres mammifères herbivores. Les graines digérées, sans être mastiquées, furent dispersées par ces grands mammifères, il y a 13000 ans. Ces animaux pesaient 9 tonnes et mangeaient jusqu'à 300 livres de végétation par jour. Ils pouvaient donc disperser géographiquement cette semence. De nos jours, à part que le fruit est rond et peut rouler d'un terrain à l'autre ou au fil de l'eau dans les plaines inondables, il est difficile à se multiplier. Sauf, par les racines latérales qui produisent des pousses. Il est souvent utilisé comme élément de clôture pour empêcher les animaux de se s'échapper, car il est épineux et peut remplacer aisément le fil de fer barbelé. C'est grâce à ses défenses naturelles : des épines de plusieurs centimètres  qui blindent les branches, qu'il a pu résister aux herbivores et se perpétue depuis 13 000 années, soit 52 générations pour une durée de vie de 250 ans. Mémoire d'éléphant !

Il semble que les escargots y trouvent un mets. Il est donc de ce fait difficile à la reproduction naturelle, car la semence reste localisée. Il se prête au bouturage et il se penche naturellement jusqu'à la rupture du tronc qui rampe sur le sol pour prendre racine.

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Photo du Magazine illustré -SuperMag- 1er novembre

On le trouve dans les parcs, espaces verts mais gare à ses épines ! Son originalité vient de ses fruits magnifiques d'un vert anis de forme granuleuse qui servent à la décoration dès octobre. Mais c'est un fruit non comestible qui peut entraîner des maux (dermites). Méfiez-vous des allergies cutanées que provoque sa substance faite de latex.

Maclura_pomifera_auriantaca__Tronc_
Tronc du Maclurara pomifera auriantaca

>> L'écorce est profondément sillonnée et brunâtre alors que les jeunes rameaux sont vert olive avec des feuilles alternées ovales et arrondies à la base et acuminée de taille entre 6 et 12 cm. Les fruits sont en syncarpe sur des rameaux de l'année précédente.

Maclura_pomifera_aurianta__fruit_

Fruit en développement

Son feuillage caduque gris se teinte d'oranger. En automne, son feuillage prend des teintes jaunes sur lequel se détache la couleur verte de ses fruits. Il fait partie de la famille des Moracées (de même que le murier, arbre du vers à soie).  Mais aujourd'hui à Montpellier, sur l'esplanade du Corum à côté du pont métallique qui sert d'entrée au Lycée Joffre, il se substitut au ballon pour tous les lycéens.

On en dénombre deux également sur Montferrier-sur-Lez (Hérault) dans des propriétés privées. A Montpellier, dans l'agglomération, il sert de protection sous forme de clôture grâce à ses épines contre les animaux en bordure de terrain. Il se taille aisément. Il existe une allée sur le haut de l'avenue d'Angoulême qui mène sur l'arrière du restaurant "l'Hirondelle" qui borde un terrain où des chevaux sont en liberté.

En Provence, également à Orange. Un peu plus loin à Marseille dont un au château Gombert, Toulouse, Bourg en Bresse à la Direction de l'Agriculture et de la Forêt, dans le Loiret, à Chartres, au centre de la France au Berry, au Jardin botanique de Liège, au Parc de la Tête d'Or à Lyon, en Adèche, en Corrèze, à Orléans et à Montauban.

Il peut mesurer jusqu'à 15 mètres, c'est un arbre donc et non un arbuste même si parfois on le trouve sous forme de haie. Ses fruits profusent lorsqu'il y a un été chaud.

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Photo du Magazine illustré -SuperMag- 1er novembre

A gauche : feuille de mûrier blanc
Au milieu : branche épineuse du Maclura
A droite : feuille du Maclura

Tellement curieux qu'il prend le nom également,

Pomme de haie,
Pomme de cheval,
Maclura pomifera v. inermis (mâle).

Semence,

Récupérer les graines, les faire hiverner (mettre au congélateur deux jours) avant la plantation, puis semer dans un sol plutôt acide.

Curiosité, quand il est jeune son tronc est recouvert d'épines et quand, il veillit il en perd son latin et ses épines et ses fruits dégage un parfum d'orange amère.

.......................

 

Traduction  : Français,  Allemand,   Anglais, Arabe,   
Parution : 3 novembre 2007
Mise à jour  : 19 octobre 2012

 

 

         

 

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Commentaires
J
Bonjour, il y a un oranger des osages à Nancy, au Parc Godron, juste derrière l'Aquarium, rue Sainte-Catherine. Il est énorme et donne de très nombreux et très beaux fruits, en ce moment il y en a plein par terre.
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M
Il y en avait un dans le parc de mes arrière-grand-parents et grands-parents à Lectoure (Gers). Personne ne sait quand et par qui il y a été planté là. Peut-être y a-t-il un rapport avec le fait que des indiens Osages ont été hébergés à Montauban : Voici un extrait d'article Fr3 Occitanie : "Tout commence en 1827. Six Indiens de cette tribu traversent l'Atlantique pour une sorte de tournée sur le vieux continent. Ils sont exhibés dans des théâtres, rencontrent le roi Charles X, découvrent l'Europe... Mais lorsque l'intérêt pour eux retombe, ils se retrouvent abandonnés et sans ressource, sur le sol français. C'est alors qu'ils vont chercher à entrer en contact avec leur ancien évèque du temps de la Louisiane, devenu évèque de Montauban. Quand ils arrivent dans le Tarn-et-Garonne, en 1829, ils ne sont plus que trois : Petit Chef, Grand Soldat et Femme Faucon. Leurs trois autres compagnons ont trouvé la mort en chemin. Ce sont les quêtes organisées par l'évèque auprès de la population locale qui permettront de financer leur retour".<br /> <br /> Il est tombé il y a 2 ans. Dommage...
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P
J'ai ramassé aujourd'hui trois de ses fruits (que j'ai pris tout d'abord pour une variété de coing) sous un arbre en bordure d'un chemin, entre les villages de Sablet et de Suguret, près de Vaison-la-Romaine dans le Vaucluse.
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F
En faisant mon footing, j'ai découvert un exemplaire de cet arbre dans le Bois de Vincennes en face du Zoo, presque au droit de la colline artificielle en béton, dans une sente parrallèle à la rue qui longe le zoo.<br /> <br /> Le sol est parsemmé de fruits en cette fin octobre, c'est assez impressionnant.<br /> <br /> Est-ce que cet arbre-ci et celui indiqué dans la Parc floral se complètent (mâle et femelle) et rendent ainsi les fruits non stériles?
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L
j'ai trouvé un spécimen de cet arbre au pieds de la tour Eiffel c'est la première fois que je vois cet arbre et ce genre de fruits !
Répondre
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