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Mouquarnas (dessins en nid d'abeille) Mihrab
Salle des Abencérages
qui rappellent les grottes de Nerja (Malaga). Mais dans la tradition islamique, le prophète Mahommet reçu la révélation du Coran directement de l'Archange Gabriel dans la fameuse grotte Hira (Mecque).
"On n'écrit rien dans l'indifférence" Simone de Beauvoir
Photo de Cyrielle Maingraud
Notre impression de Grenade a ressemblé à un rêve troublé de cauchemars. Il faisait nuit, une nuit sans lune avec une nuée de gens qui se déversait à torrent devant le guichet. Ils s'entassaient en une file. Tout le monde jurait devant cette surprise. A la pâle lumière du jour, nous vîmes deux autres files s'écartaient et serpentaient dans d'autres sens.
Il y a des jours où l'on se demande pourquoi au même instant où l'on pense, il se passe des bizarreries un peu partout sur la terre. Il y en a une qui s'est passée à l'Alhambra. Non, je ne feins pas de raconter une histoire, mais un épisode de l'histoire de l'Alhambra qui insidieusement dans ce pays de coupe-gorges est arrivée cet été.
Il faut au départ se rappeler que le nom féminin de l'Alhambra provient de l'arabe "Al Hamra", la "rouge" qui provient de la couleur que prend les murs à la tombée de la nuit. La pierre qui le constitue est la pierre de pisé qui lui donne l'attrait d'une pierre précieuse, nommée rubis.
Tout d'abord, rien de très signifiant à rapporter, mais rentrez dans le mouvement et vous comprendrez la suite même si le récit paraît charcuté, coupé d'anecdotes comme le jardin qui s'entrecoupe de salles de verdure et de palais. Bref, un symbole de cultures entrecroisées.
Nous avons fait 3 heures et demie de queue pour accéder à l'Alhambra. Dès 6 h 30 du matin, nous étions parmi les affamés du site à faire un lacet qui laissait entrevoir un autre coude, puis un autre... Bref, l'Alhambra, il faut le mériter.
Méditation
"L'on ne peut goûter à la saveur des jours que si l'on se dérobe à l'obligation d'avoir un destin"
Emil Michel Cioran
Fontaine du jardin du Généralife
L'ambiance dans la nuit paraissait paisible, la file s'avançait, s'orienter, se dessiner, mais pas d'ombre d'incertitude, nous nous étions bien réfugiés dans cette courbe. Nous étions tous enchantés d'être les premiers.
Mais dès 8 heures du matin, heure d'ouverture des jardins, nous aurions dû sentir un mouvement, voir se profiler les guichets.
Que se passe-t'il ?
Porte du vin
>> Auparavant, il y avait 5 portes dont la porte :
. du Vin qui permettait de séparer la médina des palais des nobles, le soir après le coucher du soleil.
Elle était très jolie, très détaillée. Elle semble daté de l'époque de Muhammad II
Elle est en forme de fer à cheval, forme d'ogive et l'on peut y voir sur le linteau un symbole : une clé avec un cordon et un tableau en plâtre où est mentionné "Gloire à notre Maître, le Sultan Abu 'Abd Allah al-Gani Billah" (Muhammad V).
. de Grenade => XVIème siècle >>
les chrétiens la construire pour la visite de Charles V
(d'où le surnom de Carlos Quinto)
. de la Justice,
. de Los Carros,
. del Hierro (de fer)
. des Armes, première porte de la forteresse des Maures,
côté Alcazaba qui permettait de venir de l'Albaicin par le pont du Cadi,
aujourd'hui détruit.
. et de Los Sieste Suelos (Porte des sept marches).
Il est rapporté que la mère d'Ibn Nsar lui aurait dit en voyant ses larmes
"Tu peux pleurer comme une femme ce que tu n'as pas su garder comme un homme".
Les deux dernières furent scellées.
. Los Carros sert seulement pour la circulation du Parador "San Francisco". Elle est l'oeuvre de l'architecte du Palais de Charles Quint.
Photo du site Renaud Visage Photographie
Cette photo est là pour vous montrer que toutes ces portes amènent vers la splendeur.
Le trafic n'est toujours pas amélioré à 9 heures du matin, nous avons fait du sur place et nous avons la curiosité d'aller vers l'avant pour constater. Bref, on doute de pouvoir profiter de notre balade en Andalousie pour se pâmer à la vue des jardins. Décidemment est-il vrai la rumeur que parfois les gens font 4 heures de queue pour s'entendre dire qu'ils doivent revenir un peu plus tôt le lendemain matin pour avoir leur billet pour la journée. Car en fait, il est impossible de réserver sur place, le monopole des réservations se fait via internet, sur le site, ici.
Je vous conseille vivement d'y jeter un coup d'oeil pour connaître l'ampleur de la liste d'attente. Nous étions comme vous avant, quasi certains qu'il n'était pas obligé pour les baroudeurs *** de faire un jour, une heure d'attente devant un site. Hélas, virtuellement nous avons pris connaissance de l'effet d'annonce. Tout le monde se jette sur internet pour réserver les 3000 places du matin (le top) et les stupéfaits découvrent également que l'après-midi c'est quasiment pareil : 3000 autres places sont déjà affectées sur une plage de deux à trois semaines.
Photo du site
Déroutant. Pourquoi ? Aucun signalement vers 9 heures 30 que nous puissions aboutir à prendre un ticket.
Le système "démerde" commence à opérer. Des files parallèles se créent. Distorsion, torsion, humeur changeante, des sentinelles s'installent pour modérer les entrepreneurs. Mais nous finissons par dresser un plan pour y arriver.
Nous entamons une discussion avec une italienne qui moyennant de lui garder sa place auprès de nous, allait vérifier si elle connaissait quelqu'un sur l'autre file, celle des "cartes bleues et distribution automatique des billets". Oui, elle revient pour nous dire que l'essai allait droit au but !
Et nous nous mîmes à vérifier la rapidité de l'une envers l'autre ; si on peut appeler rapidité, vu que l'heure approchait des 10.
Enfin, la file informatisée prit de l'élan et nous échangions nos billets de banque contre nos billets d'entrée à un souteneur.
Il est dit qu'il faut compter au moins une demi-journée pour visiter l'ensemble de l'Alhambra. A défaut d'organiser la visite avec le plan distribué à l'entrée dans la normale, nous dûmes nous en passer, par rupture de stock. Nous décidâmes d'acheter un guide. Entendons par guide, un document.
Rentrés, nous débutons par les jardins.
GENERALIFE
Nous décîdâmes de comprendre toute cette supercherie, et nous partîmes des palais en direction du "Généralife", dressé sur la colline nommée "Cerro del Sol" dont ce versant domine la ville, avec à ses pieds l'Alhambra et au loin le quartier, le "Sacramonte". De l'extérieur, rien ne laisse percevoir la beauté de l'intérieur, car les Maures ne cherchaient pas attiser la jalousie et rien ne devait attirer le regard des passants. Tout était en beauté et allégorie pour les invités.
La porte de la Justice construite du temps de Youssouf I est déjà un signe de la journée car son entrée côté extérieur est dotée d'une main sur le voussoir en marbre blanc et du côté intérieur d'une clef ??? Est-ce la justice islamique "la charia" ?
C'est l'entrée principale de l'Alhambra qui se situe dans un édifice surmonté de deux tours carrées en briques rouges, réunies par une arcade de onze mètres de hauteur, de la forme d'un fer à cheval. Ce vestibule doté d'une voûte, en briques également, qui est décorée de la main de Fatima, la fille de Mohamed, de la clé du paradis islamique, ainsi que d'une vierge et l'enfant qui prirent place suite aux Rois Catholiques pour donner la foi chrétienne. Vous y apercevez également sur ces côtés de larges soubassements qui donnent l'assise et juste après, ceinturée d'une deuxième voute, une nouvelle pièce où l'on rendait justice depuis son édification en 1348, sous le règne d'Aboul Hadjadj.
>> une légende dit que le jour ou la clef et la main se rejoignent serait le jour de l'effondrement de l'alhambra.
Voici l'inscription traduite de l'arabe que l'on trouve sur cette porte :
L'ordre de construire cette porte, nommée la porte du Jugement, que Dieu fasse prospérer par elle la loi de l'Islam, comme il en a fait une gloire éternelle (pour notre religion), a été donné par notre maître, l'émir des Musulmans, le Sultan valeureux et équitable, Aboul-Hadjadj-Youssouf, fils de notre maître, le Sultan valeureux et saint, Aboul-Walid, fils de Naar, que Dieu récompense ses actions pures pour l'Islamisme et qu'il agrée ses exploits dans l'intérêt de la religion. Elle fut construite dans le noble mois de la naissance du (prophète), l'an sept cent quarante neuf. Puisse Dieu faire de cette porte un boulevard protecteur, et l'inscrire parmi les oeuvres bonnes et durables !
Richesse oubliée par l'esprit de destruction.
Dès la première intersection, nous avons le choix entre la visite du jardin ou du Palais "Nazaries" qui est la partie la plus impressionnante de l'Alhambra car il est l'un des plus anciens palais arabes du monde médiéval. Il est rapporté que la couleur rougeâtre de la pierre de la fontaine vient du sang des Abencerrajes. Ce sont les ancêtres d'une famille noble qui habitait l'Alhambra. La salle de réception prit le nom des 37 hommes de la famille Abencerrajes qui furent tués par le Sultan qui commit cette erreur lorsqu'il apprit d'une rhumeur qu'un des leurs, Prince, se faisait avec la Sultane des Zenetes, famille de politique opposée, et de surcroît chrétienne.
PALAIS DES NAZARIES/NASRIDES
Quant nous pûmes accéder au "patio de los leones" ou "Cour des Lions", ancien harem, car il fut la résidence intime et familiale (oeuvre de Mohammed V), à notre grande stuppeur, les lions encerclés de colonnes, assoiffés devant le bassin n'étaient pas visibles. Adieu, la belle fontaine !
Gravure de Lorenzo
Photo du site
Pour la représenter... C'est une coupelle d'eau qui repose sur le dos de douze lions. Elle s'échappe par les bouches des lions qui la vomissent. Cette fontaine est de 4 mètres 72 de diamètre. Elle distribue l'ensemble des 4 canaux du patio qui se situent aux quatre points cardinaux et qui symbolisent les 4 bras du fleuve du jardin d'Eden et évoquent l'ordre parfait du monde. Elle est d'art juif.
Photo du site MESVOYAGES.NET
L'ensemble est entouré d'un patio large de 3 à 4 mètres, porté par 128 colonnes de marbre blanc irrégulièrement disposées, de bois de cèdre et de faïences.
Autrefois, elle était pavée de briques émaillées blanches et bleues.
Cette cour est constitutée de deux portiques opposés qui mènent d'un côté sur "l'Abencérage" et de l'autre sur les "jardins de Lindaraja" (véranda des yeux de la reine). Ce nom fut donné en l'hommage de la reine délaissée "Aixa" par son époux Muley Hacen et qui regardait de cette hauteur, l'Albaicin.
Elle est la représentation du jardin du Paradis, la fontaine rappelle l'Oasis - les arcades, les palmiers. Seule marque étrangère au Coran est les lions car le Coran interdit toute représentation de créatures vivantes.
De cet endroit s'échappe 4 salles : la salle de Mocarabes, celle des Rois, puis celle des Abencerrajes, puis celle des deux soeurs du nom d'un poème arabe.
MEXUAR
C'était la salle de réception publique des Palais Nasrides. Sa distribution à nos jours a beaucoup changé puisqu'on y trouve une galerie en bois en son milieu qui servit bien plus tard de choeur.
A l'entrée, sur un pavé est stipulé "Rentre et demande. N'aie pas peur de demander de la justice, car tu la trouveras".
Photo du site MESVOYAGES.NET de Philippe Osset
ABENCERAGE
C'est une salle très sombre où la lumière pénètre par la coupole à la voute étoilée. Autrefois, elle était occupée par les hommes qui y prenaient le café.
Elle servait de réception et l'histoire, lui confère un lieu de mystère, car si vous vous en souvenez, il est dit un peu plus haut que c'est là où eut lieu la tuerie.
Photos du site
TOUR DES DEUX SOEURS ou FAVORITES
En face se trouve la tour des soeurs qui comprend deux salles blanches conçues chacune dans un seul bloc de marbre sans tache, ni altération. La voûte est octogonale. C'est la salle des concerts où se réunissaient les femmes.
Elle est liée à la cour par les jeux d'eau, comme le reste des pavillons.
TOUR DU CABINET DE TOILETTE DE LA SULTANE
Plus au nord, se trouve cette tour, au-dessus des appartements qui entourent le jardin du Patio de Lindaraja.
LINDARAJA
Ceux sont les jardins que Charles Quint fit construire pour les appartements impériaux avec vu sur l'Albaicin
du site ou vous pourrez admirer de magnifiques croquis sur l'Andalousie
Photo du site
Les murs sont recouverts jusqu'à deux mètres de haut de mosaïques en faïence vernie et se prolongent par des ornements en stuc faits de losanges et de fleurs. On peut voir des inscriptions coufiques et des combinaisons de figures régulières, géométriques, formées de petites pièces de faïences émaillées, découpées avec précision. L'art est éféminé par les traditions mauresques.
C'est la troisième partie de la résidence de l'Alhambra, composée selon l'art grenadin. L'ensemble est plus vaporeux, féminin, très représentatif d'une intimité paisible. A la fois, forêt de palmiers, mais également donne des ressemblances à un cloître médieval pour sa symétrie.
Dans cette enceinte, des palais au nom des "mille et une nuit" furent érigés.
Le marbre est taillé comme de l'albâtre, le stuc est fouillé comme un parchemin, ciselé de stalactites jusqu'en pendentifs. Les patios s'alanguissent aux murmures des jets d'eau. De ces parterres en surplomb se mirent au travers les fontaines et cours d'eau les bosquées quadrillés de buis, myrte qui entourent un foisonnement de plates-bandes fleuries. Vous passez d'une chambre de verdure à une autre, tel un escalier de parterres avec pour passerelles des arcades de végétation qui mêlent lauriers, myrtes, roseraies.
J'ai oublié de vous raconter le palais aux multiples facettes, on y rentre par la cour des myrtes ou Alberca. Ce sont des myrtes qui entourent le bassin où se reflètent l'architecture, et comme un cloître, est entourré d'un promenoir mais la seule différence c'est que le mot hostérité ne peut le désigner. Au delà, les portes amènent aux appartements du palais.
Salon des Embajadores (L'oratoire)
"Salle du Trône" désigné comme salon des ambassadeurs. Elle est couverte d'une coupole de bois au sept cieux symbolisée par sept niveaux d'étoiles et fait partie de la Tour des Comarès.
Représentation des cinq doigts que les musulmans appellent al-Hamza
(les cinq préceptes fondamentaux de la loi mahométane qui est l'unité de Dieu, la prière, l'aumône, le jeûne et le pélerinage à la Mecque)
Cour des Myrthes avec la salle des ambassadeurs en face où se faisait les réceptions.
La tour de Comarès viendrait de l'arabe "Kamar" qui signifie la "Tour de la lune" car c'est en cet endroit que les astrologues venaient pour étudier les cieux.
Plafond de la Salle de Comarès,
Détail façade de la Salle de Comares,
Photo en dessous, il y a la Tour de Comarès,
Patio des Arrayanes ou Cour des Myrtes (Palais de Comarès)
Edwin Lord Weeks 1849-1903
Détail des fenêtres dans la Cour des Comarès
Arrayanes veut dire en arabe hispanisé "Myrte". De ce bassin, les quatre façades aux étages abritaient les 4 femmes officielles du Sultan, car le Coran n'en autorise que 4 !
Niche dans la cour Alberca
C'est une minuscule mosquée, au fond du couloir à droite où le Sultan se retirer pour prier.
Niche à l'entrée de la Salle de la Barque qui servait pour placer des coupes ou de la lumière. Les invités pouvaient s'y désaltérer.
La salle de la Barque ou salle du Trône est connue sous le nom de "Sala de la Barca". Le plafond de la nef est incrusté en forme de barque. Mais, si on cherche à approfondir, les mots ne signifiaient pas ceux-là : "Baraka" Bénédiction fut confondu et si on regarde plus près les incrustations, on s'aperçoit de gravures de louanges.
Détail des colonnes
Les murs semblent des mantilles, puis au-delà sur la droite nous rentrons dans la cour des lions qui représente l'apogée de l'art architectural. Elle est entourée d'arcades qui se succèdent aux lignes qui se courbent avec élégance et perspective. Je ne vous inflige pas la lecture du Coran qui recouvre l'ensemble des murs. De chaque côté de la cour des pavillons aux coupoles peintes de couleurs exubérantes se trouve la salle des Abencerages et de l'autre la salle des deux soeurs ou favorites.
Peinture orientaliste de Adolf Seel -1886-
Au dessus des fenêtres, on aperçoit des treilles en bois qui autrefois étaient remplies de vitraux mais qui furent détruits par l'explosion d'une poudrière en 1590. Mais ici, on peut admirer des dentelles de plâtre aux allures hispaniques.
Ce cheminement prenait l'allure d'un parcours intiatique, car ce fut un vrai labyrinthe d'approfondir sa découverte.
THERMES
Les thermes du Palais Nasrides se trouvent entre les appartements impériaux et le Palais de Charles Quint. Vous me suivez toujours ?
Ce sont les bains royaux composés de cabinet pour les enfants et de salles pour les grandes personnes. Les bassins sont en marbre blanc.
Bains (PALAIS DES NASRIDES)
On trouve une première salle dite "salle des Lits" (Salas de los Camas) qui servait à se dévêtir pour se préparer au bain. En son centre, un carré est délimité par 4 colonnes avec une fontaine, sur le haut le 2ème étage est ouvert afin de permettre au Sultan de la galerie de choisir sa préférée de l'instant en lui lançant une pomme. Tout autour, des lits pour se reposer après le bain.
Puis vient la deuxième salle dite "salle froide" (frigidarium) où l'on prend un bain d'eau froide dans le bassin.
On aperçoit la salle centrale "salle tiède" (tepidarium) qui est suivie par la "salle de la vapeur" (caldarium) où se trouvait la chaudière qui chauffait l'eau conduite en sous-sol aux autres pièces.
Ce trajectoire permet de graduer la température dans un sens comme dans l'autre et se finissait par la salle (apodeterium).
Les fours étaient dans des salles voutés en dessous des bains. Ce bain luxueux comprenait également une salle supplémentaire "Salas de las Camas" où le Sultan venait se reposait.
Elle est composée de divans revêtus de céramique où le Sultan venait flânait en écoutant la musique distribuée par des musiciens aveugles qui accompagnaient les femmes du Sultan qui dansaient nues devant lui. A celle qu'il portait son regard, la nuit ne lui était pas épargnée.
Les bains ne nous sont pas réservés, ils font partie de visites privées, le soir en petits comités.
C'est un lieu sacré et à la fois fait de plaisirs où l'eau prend l'importance de la purification qui prépare à la prière.
A l'intérieur, on peut y admirer le grand bassin dans la salle d'immersion (repos & détente), la salle d'exsudation (bain turc), ainsi que la salle de repos. La structure est composée à l'identique que les bains romains.
LABYRINTHE
A la suite de toutes ses alcoves, caché, se trouve le labyrinthe où se divertissaient les femmes et enfants.
PALAIS DE CHARLES QUINT
Au milieu de la verdure, le Palais de Charles Quint, vue du Généralife (jardin), avec au fond l'Alcazaba (forteresse).
Son style Renaissance est sans rapport avec le reste de l'édification. Il fut commencé en 1526 par l'architecte Pedro Machuca (+1550). Il se caractérise par une cour intérieure circulaire
En 1492, Les rois catholiques prirent la ville (Ferdinand d'Aragon et Isabelle de Castille), leur petit-fils qui n'est autre que Charles Quint fit érigé ce château.
Photo du site
du site Wikipedia
Photo du site "Jowra" (Trés belles photos à consulter)
Il se trouve en face l'Alcazaba et derrière lui, en contrebas le Palais des Nasrides
ALCAZABA
C'est tout d'abord une forteresse, par sa situation sur la colline. Lieu militaire qui servait de caserne à la garde royale.
Photo du site
C'est le début de l'Alhambra qui découle d' "Alhamar" qui vient du nom d'une tribu arabe auquelle appartenait le prince qui fit construire la forteresse.
De la tour Vela, on peut admirer la place des Armes. Cet ensemble est ceinturé d'une muraille garnie de tours qui communiquaient entre elles par des souterrains qui permettaient de descendre au lit de la rivière pour s'approvisionner d'eau du Darro lorsqu'il en manquait dans les citernes.
>> Voir autres exemples, Ronda
Photo du site
Ces tours servaient de demeures élégantes. Elles permettaient lors des intrusions de transmettre par des signes entre elles, soit par la fumée, soit par la lumière.
PARTAL
L'eau est omniprésente, patio, bassin, fontaine... l'eau source de vie, luxe du Palais. Voici la Tour des Dames, dans le Jardin du Partal.
Partal vient du mot arabe qui veut dire portique. C'est le palais d'été.
Patio de Machuca
Une petite mosquée est dans le prolongement sur la gauche.
Vous apercevez sur la gauche, la "lanterne", le toit étoilé de la Salle des Abencerrajes.
Et l'intérieur,
Photo du site MESVOYAGES.NET
Au dessus, les jardins sont l'ancien cimetière, la "Rwada" juste contre l'église Santa Maria.
J'essaye d'imaginer le voyageur autrefois qui se hasardait dans cette contrée sauvage, plein d'hardiesse, il gravissait cette colline après avoir dépassé le torrent qu'il apercevait progressivement au détour des entrelacs qui lui laissaient apercevoir l'abîme.
Gravure de Lorenzo
Voir son site qui propose des commodités magnifiques.
JARDINS DU COUVENT SAN FRANCISCO
C'est dans la partie haute de l'Alhambra
Voici l'aqueduc du palais avec son canal d'eau construit par le Sultan fondateur "Alhamar" pour alimenter le Généralife, puis l'Alhambra. Il traverse un ravin qui l'on peut passer par le pont "Neuf". Au fond, on aperçoit la Tour de l'Eau "Torre del Agua" qui fut détruite en partie par la retraite de l'Espagne, sous Bonaparte.
Sur la droite, on voit le "canal royal". C'est ici que se trouve la "porte des sept marches", en dessous du pont. Son nom vient qu'il fallait gravir 7 marches pour y accéder. Aujourd'hui fermait suite à son histoire. En effet, le dernier Sultan qui présenta sa reddition aux Rois catholiques en 1491 exigea qu'elle fut scellée pour symboliser sa honte à tout jamais.
GENERALIFE
Une vue magnifique sur l'ensemble des jardins et palais nous est offerte dès l'entrée. Ce lieu fut construit par le roi Nazari Muhammed III (1302-1309). En dehors des remparts s'étend l'Albaicin, le quartier arabe avec ses petites ruelles qui montent et se mirent à l'Alhambra. De là, on aperçoit les "carmenes" (villa avec jardin) et la fameuse place "le Mirador de San Nicolas" qui permet d'admirer la meilleur vue sur l'Alhambra et le Généralife.
Photo du site PALAIS ET JARDINS
Albaicin
Un peu plus loin, nous apercevons la Sierra Nevada avec ses sommets enneigés. C'est vraiment de cette villa entourée de jardins que l'on côtoie le paradis.
Mais si on revient au nom "Généralife" qui signifie "le plus noble et le plus élevé des jardins", on comprend cette recherche et cette dimension.
Il est perché et reste intime, c'est toute son alchimie. C'est Muhammed I qui fit venir l'eau du Daro jusqu'au sommet. Elle irriguait les jardins en espalier et ensuite par l'intermédaire d'un aqueduc descendait jusqu'à l'Alhambra. Il est composait de deux paliers, l'un inférieur à l'autre, bien sûr. En haut, il y a le "Patio des cyprès" surplombait par l'escalier d'eau.
Pour y arriver, il faut tout d'abord passer par les anciens jardins potagers arabes qui sont de style italien et comprennent des allées de cyprès, espèce non utilisée dans l'ornementation arabe.
Le Sultan venait courtiser son harem dans ces lieux. Il se réfugiait dans les cours et chambres ombragées et fraîches.
"La Acequia" ou "Cour du Canal", patio du Généralife dans les jardins du haut
Les fontaines furent rajoutées par les chrétiens pour imiter des arcades. Chaque extrémité du bassin est prolongée par une petite fontaine qui rompait le silence.
Le mur percé de fenêtres avait auparavant une seule ouverture avec le balcon central qui permettait au Sultan de contempler son palais, tout en se rafraîchissant à la brise du soir.
Au fait, derrière l'Alhambra, on aperçoit une pointe nommée l'Alcazaba qui est la partie la plus ancienne de cet ensemble. Construite au IX par Sawwar Ben Hamdun durant la guerre entre les arabes et les muladis (chrétiens qui avaient embrassés la religion des Maures car ils vivaient avec eux). Cette partie de la forteresse comprend trois tours crénelées (la Tour des sept étages, la Tour de l'Eau font partie des 7 tours d'origine) qui se dressent au faite d'un escarpement qui tombe dans la ville. Construites par Mohamed I dont la "Quebrada", "Del Homenaje" et la "de la Vela" qui convertissent cet ensemble en forteresse.
PATIO DES CYPRES
Bon, maintenant il me semble normal de raconter la légende de ce patio ou plutôt du Cyprès de la Sultane.
La Sultane rencontra un guerrier de la famille des Abencerrages et à l'ombre de ce grand arbre, leur amour connu et traversa l'histoire de l'Alhambra car quand cette trahison fut découverte tous les hommes de la famille des "Abencerrages" furent massacrés sous les ordres du Sultan.
Escalier d'eau ou "Escalera del agua"
C'est les Maures qui inventèrent cette révolution. Encore une fois, pour trouver le Paradis sur terre, rien n'empêchait de penser que l'eau devait couler partout et même sur le long des mains courantes des escaliers.
Elle est soumise et apprivoisée, elles chantent dans des pièces immenses ou intimistes.
Au dessus de ce lieu se situe le "Mont des Martyrs" ou "Cerro de los Martyrs" qui est l'extrémité de la propriété ou beaucoup de chrétiens capturés subirent des tortures dans les donjons.
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Ce soir, le palais de cristal, du bas de l'abarazin (albaicin), avec le halo de la lune brillera.
Bon, nous avons vu qu'il y avait la porte de la justice, mais si vous voulez accéder directement au jardin, passé par la porte "del vino", celle proche de parking et de la queue à billets. Attention, je rappelle, elle est dangereuse et elle s'étale avec des surprises.
Il y a une autre condition à respecter, relever l'heure de la visite du palais qui est inscrite sur le ticket, car elle dépend de l'heure d'achat du ticket et permet de réguler les entrées qui sont de 300 chaques 30 minutes. Le ticket ne devrait servir que pour la matinée ou l'après-midi suivant les heures indiquées dessus. Mais malgré qu'il y soit noté par tirage le matin, nous avons également profité de la quiétude du soir dans les jardins du "Généralife".
Aujourd'hui, mes volontés ne sont pas épuisées. Ce soir, je descendrai à l'Abarazin pour goûter la quiétude de la nuit dans ce quartier populaire aux cafés qui s'effilent tout au long du rio assoiffé car sans eau.
Photo du site
De là, j'admirerai du haut de sa posture, l'Alhambra avec toute ses facettes illuminées, brillantes de leur histoire et empreintes de la nostalgie de son passé. Cette production, où se succèdent les emprises des divers héritiers forme un ensemble de palais. Nous ne pouvons omettre que cette citadelle est le résultat d'érudits Maures aux cultures raffinées et qui rendit ce capital en avant-scène de l'histoire.
Photo de Cyrielle Maingraud
Histoire
Dans le Coran, c'est le nom céleste de Mohamet et c'est le nom que Jésus donne au prophète, lorsqu'il annonce sa venue future à tous les croyants.
Je voudrais revenir sur cette créature fictive qui nous est apparue. Oui, nous, car en premier mon mari fut étonné. Elle est irréelle dans ce cadre et pourtant elle se fond dans son ensemble, dans cette dédale labyrinthique où le mystère du passé et du présent s'entremêlent.
J'extrais de mes mémoires ses souvenirs si proches, si anodins qui sont la trame de cette histoire mise à l'oubli, le temps d'un été, car elle est la trame d'un destin tragique. Je rassemble mes idées pour vous la relater, car j'ai choisi de relater ma visite dans ce cadre au travers de ce personnage.
J'aime quasiment me perdre dans mes pensées et fragmenter le récit ravivé et en marge parfois de la réalité.
Donc, il fallu attendre la fin de l'après-midi, passé une heure de sieste auprès des sommets, à l'ombre d'un ficus qui nous attendait pour cette pause pour comprendre l'incident. Nous n'étions plus nombreux malgré le chiffre établit à l'entrée : 6 000 personnes ; car en fait, nous nous trouvions au début du parcours profilié par les organisateurs, mais toujours à contre-courant, nous avions décidé de voir et revoir du matin jusqu'au soir la beauté du lieu.
L'originalité vient de l'épuisement, vous jugerez par vous-même.
Au milieu du bassin où nous allions rafraîchir nos méninges, flottait des membres. Sa beauté plastique attira tout de suite mon époux qui dans l'espoir de faire une belle photo, à l'instar du monde qui le regardait, sortit son appareil photo.
Tout était dans l'ambiguïté du lieu, du personnage, de sa valeur.
Elle semblait orpheline et sans explications, telle une poupée cauchemardesque qui hante les films.
Je brise la fin en vous la racontant. Je dissipe les malentendus. Elle errait sur l'eau abandonnait par des mains d'enfants, la Barbie. Travestie de son identité pour ce moment, elle nous plût et nous en fîmes ce reportage d'une fiction autobiographique.
Nous avons diligenté une enquête à la Maison mère des Barbies,
Résultat : il semble que ce soit celle-ci qui s'est noyé, elle avait les pieds attachés, les autres ont pu se libérer. Je ne peux donner leur nom, mais elles ont toutes témoignées.
Priez pour elle.
J'ai le pressentiment que l'Alhambra ne laissera pas que des bons souvenirs à cette enfant qui aura le regret de la perte. Mais, elle fut pour nous le théâtre d'une fin de journée teintée d'un suicide ou de l'agonie du faste.
Nous guettions le moment où la mère reviendrait sur ses pas pour la joie de son enfant, mais le contrôleur et sa voix rauque nous rappela l'heure de fermeture.
Une journée épuisante arrachée par la nuit qui tombe et qui nous fait descendre vers les quartiers arabes.
Biographie
Voyage en été 2007.
Photothèque personnelle de 2007, sauf celles mentionnées d'un lien.
Ecrits de Washington Irving
Notes
Ce jardin, dans l'avenir comme dans le passé, surpasse les poètes, les érudits et les curieux. Il me laisse voûtée par le poids de la non connaissance comme les arcs qui soutiennent la voute céleste et une sensation étrange de légèreté de l'être.
Chaque lieu est un bijou orné de pierres précieuses qui brillent de la culture et de l'identité islamique et d'un mélange que les voyages ont apporté.
Les tickets
Détail technique d'accès au Palais Nasride,
Les tickets vendus portent les horaires qui indiquent au cours de quelle plage (matin ou après-midi) vous êtes autorisé à visiter l'enceinte de l'Alhambra. La coupure se fait à 14 heures.
Il y est indiqué également l'horaire d'entrée aux Palais Nasrides (Plage d'une 1/2 heure). Cela ne veut pas dire que vous avez une demi-heure pour le visiter, c'est seulement durant cette plage d'ouverture que vous pourrez y entrer. Une fois rentré, vous pouvez rester autant que vous le souhaitez.
Les entrées sont de l'ordre de 300 personnes par demi-heure.
Pour gagner du temps, il est préférable de réserver par Internet, surtout l'été. Le guichet d'accès n'est pas le même de ce fait et vous y gagnez en temps !
TOP 10 ANDALOUSIE
GRENADE |
Alhambra, Albaicin (quartier arabe) |
SEVILLE |
Alcazar, Couvent, Barrio de Triana (ancien quartier des gitans, céramique), Macarena, quartier juif, Les pénitents |
CORDOUE |
Mezquita |
CADIX |
Villages blancs RONDA : Ponts, Arênes, Bains maures, Palais de Marqués de Salvatierra Maison du Roi Maure (mînes), Minaret de San Sebastian Jerez de la Frontera Cadiz, Tarifa Setenil (maisons troglodytes) |
MALAGA |
Nerja, Grotte, Parc Ardales (défilé des Gaitanes : gorges), lacs, Grottes d'Ardales, Ermitage "Notre Dame de Villaverde" Costa del sol, |
SIERRA NEVADA |
Alpujarra (villages sur les contreforts sud de la serra nevada) : Trevelez, Guadix (maisons troglodytes) |
HUELVA |
Romeria del Rocio, Parc National Donana, Mazagon, Grotte des Merveilles, Mînes de Riotinto Cortegana (fêtes médievales) |
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ALMERIA |
Cabo de Gata La Isleta Nijar (poterie) Alméria (Serres) Motril et la sparterie |
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Dernière mise à jour, le 1er novembre 2008