Le songe de la promenade de Niel Armstrong
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Je l'avais rêvée cette lune, si claire et si douce, de mon enfance. Ce mur de songes dans l'attente de cette découverte fut réduit par l'arrivée de la fusée et de son astronaute qui me fit découvrir son relief. Vu de près, cette promenade historique commentée en direct, me revient à l'esprit.
Cette surface qui me paraissait lisse, gaie alors que Niels Armstrong marchait sur ce sol incertain, gris et martelé de trous, m'étonnait. Ces trous dits cratères, mes premiers ; au même titre que les premiers pas d'Armstrong. De cratères, j'associais ma déception car cet exploit m'amenait à perdre mes illusions. Un grand pas pour l'humanité, un petit pas dans mon enfance. Bref, j'inversais le processus de la version originale "That's one small step for man, one giant leap for mankind».
Photographie de Mathieu Di Miceli
Je fus tout d'abord, spectatrice au même titre que les centaines de millions de personnes, qui là, devant leur téléviseur, sans préférence en noir et blanc, semblaient scotchés devant cette limite infranchissable qu'était l'écran. Je découvrais que la distance de la Terre par rapport à la Lune devenait un infini détail et que l'état de Terre pouvait corrompre mon idéal, la Lune. Armstrong venait de poser son pied gauche sur ce sol sélène et si peu de temps après, repartait avec ces cailloux. Tandis que mon enfance basculait sur cette réalité.
La lune qui me semblait telle mon oeil prenait des caractéristiques différentes. J'imaginais que chaque expédition était un obus qui perforait son épiderme, comme mon oeil dans son orbite. Je m'accommodais de cette définition.
Illustrations de "L'atterissage dans l'oeil de la Lune" sur les 13 795 images qui composent ce film de 13 minutes et 56 secondes
Le voyage dans la lune, film de Georges Méliès (1902) inspiration du roman "De la Terre à la Lune", de Jules Verne (1865)
Méliès est le premier à avoir mis le pied sur la Lune et, il y est arrivé avec la poésie !
150 ans, le 8 décembre 2011 : anniversaire de la naissance de Georges Méliès.
Cette matière, devenue pierre, est une partie de ce corps céleste, criblée de cratères, fissurée, érodée et parsemée de chaînes de montagnes dont le mont "Liebniz" est le plus haut, pour une altitude 8 200 mètres. Elle est grise comme la lave qui coule des cratères. Ce sont les météorites qui ont creusé ces cratères. Quant à ces mers et ces océans de basalte, ces flots de laves me laissaient perplexe... Au fait, Armstrong est retombé dans la mer, sur la terre.
La lune éventrée par des fragments ne nourrissait pas les roses, mais mes songes.
Jules Verne m'avait présenté les profondeurs marines, puis bien plus tard "De la terre à Lune" et "Autour de la lune". L'alunissage d'Amstrong, loin d'être écrivain, m'avertissait que mon imagination avait débordé, il n'y avait aucune trace de sélénites et de civilisation. L'astre non terrestre venait d'être visité par l'Homme, en personne, le 21 juillet 1969 et mon aventure astrale venait de s'arrêter.
Mais dans ce même temps, je découvrais par ailleurs les lois de la pesanteur et son rapport avec le poids, mais aussi la radioactivité. Matières dont je n'excelle toujours pas. Je m'affranchissais de la pesanteur par le fait que ce n'était plus Armstrong qui visitait la Lune, mais son double déformé, car son allure était si différente et semblait ralenti. Il retombait sur ses pattes tel un animal recouvert de lave. Chaque pas, même décomposé, était fossilisé sur cette terre. Sa tête semblait gonfler avec son oeil de verre.
Si cette planète n'était pas habitée par l'absence de civilisation, elle devait sans aucun doute être peuplée de créatures lunaires. Je m'octroyais cette passerelle dans le monde du fantastique tout en découvrant par cette voie qui ânonnait dans le poste radio, les nouvelles suivantes.
La lune, ce gros cailloux poussièreux, me donnait l'image amplifiée de la pesanteur par son apparence talc.
Son corps, recouvert de régolithes, donnait un aspect relativement sombre car il ne réfléchissait que 7 % de la lumière du soleil. S'il n'y avait pas d'atmosphère, si cette poussière provenait des nombreuses chutes de météorites sur sa croute, rien ne m'empêchait de me soustraire à la pesanteur de l'innocence.
"Un rêveur est celui qui ne trouve son chemin qu'au clair de lune et qui comme punition aperçoit l'aurore avant les autres hommes" Escar Wilde
Lien
Moon dans Google Earth pour explorer le paysage lunaire
A voir
"Les exilés de la Terre" d'André Laurie (1888)
"Les farces de la Lune et les aventures de Nostradamus" spectacle de Georges Méliès (1891)
"Deux ans sur la Lune" de Pierre de Sélènes (1896)
"Aventures extraordinaires d'un savant russe" de George Le Faure (1889-1896)
"Les premiers hommes dans la Lune de Herbert George Wells (1901)
"Le voyage dans la Lune" de Georges Méliès (1902)
"Destination Moon" d'Irving Pichel (1950)
"Objectif Lune" de Hergé >> expédition lunaire dirigée par le Professeur Tournesol
"Hugo Cabret", film de Martin Scorsese (parution 14 décembre 2011)
Les bistrots qui se connectent à la Lune
Café de Mars - 11, rue Augereau 75007 Paris
Saturne - 17, rue Notre-Dame des Victoires 75002 Paris
Bibliographie
Une journée de ma vie.
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Traduction : Français, Allemand, Anglais, Arabe, Hollandais
Parution : 3 février 2013
Mise à jour : 6 février 2013 (rajout du film de Martin Scorsese, suite à la proposition de Ranjiva, Cf. commentaire)
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