17 janvier 2009
"Shoe tossing" ou "Chaussures à lancer" (et par deux avec çà)
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Si vous flânez le nez en l'air dans les rues de votre ville, vous irez à la rencontre de cet art nouveau, l'art de la rue qui consiste à jeter les chaussures en hauteur et de laisser son empreinte ! Cette expression culturelle s'appelle,
le "shoe tossing" - "Shoetoss'" - "shoe flinging" ou encore le "shoefiti".
Clic sur les photos pour aller sur le lien du site
Cet art résiste bien à la crise. C'est un secteur porteur car ce mode d'expression commence à se répandre dans de nombreux pays comme les Etats-Unis, la France, l'Espagne, l'Irlande, la Roumanie ou le Canada...
Il se multiplie comme un rhizome et se cultive très bien. Ce réseau se développe dans tous les pays. Il est doté de nouveauté que l'on ne peut définir exactement. Mais cela le lecteur l'a bien compris.
La pratique est de projeter les chaussures accrochées à leur lacet... Ce phénomène a pris son envol à partir des Etats-Unis et du Canada. Il offre à vous piétons ce musée hors du temps.
Son nom "shoefiti" a été inventé en 1990 et vient de la concaténation du mot "chaussure" et "graffiti".
Certains analystes tendent à souligner que ce jeu à l'identique du "bolas" est un signe pour les dealers ou le symbole de criminalité organisée. Il symboliserait le lien de l'emprise ou dépendance à la drogue. Certains craignent que cela soit un signe de marquage de territoire pour les gangs. Il semble que ces signaux soient plus manifeste dans les zones urbaines, alors que pour les jeunes, cela soit juste un signe de retraite ou de rencontre ou tout simplement pour combler le vide sidéral. Le genre de chaussures jetées est principalement des baskets.
En tout cas, il me rappelle un moyen de communication utilisé en Roumanie pour annoncer qu'une fille est à marier. Il suffit d'avoir un arbre et d'y accrocher des ustensiles de cuisine. Le nombre correspond à l'âge de la jeune fille !
Il est souvent appliqué sur les filins, câbles téléphoniques et les lignes électriques ; mais pourquoi pas sur les arbres ou les clôtures ! Le jeu est de les suspendre avec les lacets noués des godasses et qu'elles restent suspendues le plus longtemps possible. Pour ce lâcher de godasses, les scores atteignent pour certain 1 an, voire plus. Quelle est la meilleure performance à vos pompes ?
Autoroute 95 de Las Vegas en direction de Fallon - Arbre séché fleurit de chaussures
Pour les municipalités, ce nouveau mouvement est un problème de plus à gérer comme celui des graffitis, du rap graphique... nouveau moyen de communication !
Mais, il existe un danger à ne pas négliger, l'électrocution. Les services publics recommandent la prudence et le bon sens face ce risque. Ils conseillent plutôt que de les enlever soi-même, de contacter les autorités locales pour éviter tout risque.
Cette pratique n'est pas tolérée et les municipalités appellent au civisme des jeunes pour arrêter d'encombrer les lignes aériennes de cette nouvelle variante. Cet acte commence à être poursuivi par des mesures répressives et des campagnes publicitaires ont débuté à Los Angeles depuis 2002.
La signification ? pourquoi chercher à expliquer par des théories ce phénomène. N'est-ce pas tout simplement une multitude de versions plus ou moins complexes qui amènent à ce mythe. Ce mythe qui doit se produire dans l'obscurité. Ne levait pas les bras au ciel, c'est trop tard !
Ce qui est étonnant, est que le résultat d'un concept sans définition concise puisse unir une multitude de personnes à en parler, à livrer des idées incroyables.
C'est art qui sort du cadre, certe ; et la liberté d'expression s'est enrichie de ce phénomène de société. Une façon de redéfinir le cadre : conceptuel contemporain de passer le message,
"Lâches-moi les baskets !"
Et après ?
Y aura-t'il une autre alternative à cet art ?
Résjouissez-vous : la réponse est OUI !
Sites consacrés au shoefiti
Le site anglophone, http://www.shoefiti.com/
En France, dans le XIVe rue Boulard, puis dans le XIIIe rue de la Butte-aux-cailles, rue Legendre, rue Truffaut et bien sûr, rue de la Pompe dans le XVIe à Paris. A Montpellier, boulevard Berthelot.
Aux Etats-Unis à Carson City.
Bibliographie
Dans le film "Big Fish" de Tim Burton, vous pouvez voir une séquence de "shoefiti" dans la ville de Spectre.
Dans le film "Wag the dog" (des hommes d'influence de Barry Levinson), les chaussures sont un hommage à un soldat dont le surnom est "Vieille Godasse" (Robert Deniro & Dustin Hoffman).
Dans le film "Magic Baskets" de John Schultz.
Dans le film des "Simpsons".
Dans le jeu "Sock and awe", l'objectif est de lancer sur la tête du Président George Bush une paire de chaussures et de faire exploser le compteur du site.
Arrêt sur image, boulevard Berthelot à Montpellier d'où ce post.
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Evènement
Traduction : Français, Allemand, Anglais, Arabe,
Parution : 17 janvier 2009
Mise à jour : 18 janvier 2009
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Commentaires sur "Shoe tossing" ou "Chaussures à lancer" (et par deux avec çà)
- Très intéressant comme billet!...ça peut avoir plusieurs variantes voire devenir un geste citoyen!
Par exemple, nous gardons tous en mémoire ce courageux journaliste irakien qui a lancé sa paire de chaussure sur le président américain Bush!
Voici un fragment prélevé sur le Net à ce propos :
"Le journaliste chiite qui a lancé ses chaussures en direction de George W. Bush après l'avoir traité de "chien" est en effet devenu une célébrité en Irak et dans le monde arabe. En Libye, une association caritative présidée par la fille unique du colonel Mouammar Kadhafi, Aïcha, a décerné un "prix du courage" au journaliste. "La médaille du courage est attribuée à Mountazer al Zaïdi (...) parce qu'il symbolise la victoire des droits de l'Homme à travers le monde", explique un communiqué de l'ONG. Le journaliste, qui travaille pour la chaîne de télévision al Bagdadiya, a voulu exprimer sa colère contre un homme qu'il tient pour responsable de la mort de milliers d'Irakiens après l'intervention militaire de mars 2003. Zaïdi, accusé par le gouvernement irakien d'avoir commis un "acte barbare et ignominieux", était toujours en détention lundi alors que la direction de la chaîne a demandé sa libération. Des rassemblements de soutien ont eu lieu à Sadr-City, à Bassorah, la grande ville du Sud irakien, et à Nadjaf, ville sainte des chiites où quelques chaussures ont été lancées sur des convois de l'armée américaine.
L'incident s'est produit dimanche à l'occasion de la visite d'adieux de George Bush à Bagdad. "C'est le baiser d'adieu du peuple irakien, chien", lui a crié en arabe le journaliste avant de lancer ses chaussures dans sa direction et de vociférer "vous êtes responsable de la mort de milliers d'Irakiens". Dans le monde arabe, jeter sa chaussure sur quelqu'un est l'une des insultes les plus graves, de même que de traiter quelqu'un de "chien". En 2003, les Irakiens avaient frappé la statue de Saddam Hussein à coups de semelles."
Comme quoi le shoefitti peut devenir un art militant !!
Bon dimanche lumineux! - Très jolies ces photos!ces mots sont trop banals! Devant l'écran , je souris car je trouves ce reportage "godassique" surprenant , amusant ... et quelle artiste !!!
Visiter ton blog est toujours un moment d’agréables découvertes !!
Des petits bonheurs partagés .
Depuis le 29/12 je traîne un gros rhum qui me fatigue, suis sous antibiotique mais le moral est au top
Bisous - Catherine, tu m'as coupé l'herbe sous le pied
Laisser une trace de notre passage sur Terre, c'est une grande névrose humaine ... est-on vraiment si insignifiants ?
Et puis il faut une paire de rechange, et si possible laisser une paire pourrie. Heureusement pour les odeurs, c'est en plein air.
Drôle ton billet, et bien documenté, intéressant pour l'ethnologue et qui sommeille en moi. - beaujour pasperduset ben on en apprend tous les jours...
je suis comme monsieur Jourdain,,,, je faisais de l'art sans le savoir. mais surtout sans le faire exprés !
je suis si mauvaise au lancé que mes chaussures un jour ont attéris sur les fils au grand bonheur de mon entourage pouffé, et malheur de moi qui était du fait pieds nus...
merci pour ce super doc. trés joliment illustré.
vraiment je n'aurais jamais pensé tout cela...
surtout comme moyen d'expression. quoique, comme beaucoup j'ai assisté à l'interview du président
oups pardon, del 'ancien président des STATES !
allé douce journée à toi - EtonnantJe découvre cette forme d'expression: balancer sa chaussure.
Je vais faire attention, mais vais-je découvrir cela en province ?
Et si je commençais ? Non, ça peut-être considéré comme une pollution.
IL faudrait que je balance plusieurs paires pour que ça constitue une oeuvre d'art.
Voilà une mamie qui délire ....
http://moniquetdany.numeriblog.fr/moniquetdany/2007/03/sur_la_route_bl.html
C'était rue de la Butte aux cailles!
Bon dimanche!BIZ