22 septembre 2007
RONDA, ogresse à la gorge plongeante... CADIX
<< Précédente | Accueil | Suivante >>
"La ville entière,
et aussi loin que porte le regard
dans le paysage alentour,
tout n'est que décor romantique"
de Hemingway
Ronda est une ville perchée d'Espagne, au rocher fendu, située en Andalousie. Elle fait partie des villages blancs au nord-est de la province de Cadix et est une mosaïque fortifiée de traditions. Sa plate-forme est entaillé par le "Tajo" , gorge profonde de 60 mètres de large, 500 mètres de long, où coule le rio Guadalevin qui signifie en arabe "rivière du lait". Elle domine du haut de ses 725 mètres d'altitude.
Elle est organisée autour de deux rues principales.
La ville maure au sud éclate de sa blancheur aveuglante, les ruelles sont pavées de galets, les fenêtres protégées de grilles en fer forgé. Passé le pont neuf, la ville moderne, El mercadillo et la plaza de Toros d'Espagne. Puis, on accède à la Cuidad, c'est-à-dire, le quartier plus ancien.
Pont neuf ou "Puent Nuevo"
Pont de 98 mètres de haut, conçu par Juan Martin de Aldehuela qui enjambe la gorge et reste un exploit par la technicité de sa construction. Il est composé de trois arcs en plein cintre. Il fut inauguré en 1793 alors que les travaux débutèrent en 1751.
Le premier pont fut construit en 1735 et fut détruit 6 ans plus tard par une crue du Guadalevin.
Pont vieux
Date de 1616 et fut reconstruit selon la reproduction d'un ouvrage romain.
Pont des Tanneries (San Miguel ?) du XIIIe siècle
Il se situe en amont de Ronda.
Ces deux parties sont lacées par trois ponts dont le pont neuf du 18ème siècle vertigineux, oeuvre de l'architecte Martin de Aldehuela. Il est fait de grès qui laisse une vue saisissante sur la Serrania de Ronda. D'en bas, vous apercevez les "casas cogadas" maisons suspendues au-dessus des falaises.
Ronda est connu par la visite d'Hemingway. Mais Hemingway fut attiré par ses arènes (construites par le même architecte que le pont neuf en 1785) où les toreros se prêtaient au jeu. Et lors des fêtes de septembre, les touristes se précipitent en haut de la falaise séduit par le précipice et aux alentours, les arènes ou torés les illustres de la tauromachie. Et moi, pour sa cuisine typique, le "Rabo de toro" ou queue de taureau !
Arène de Ronda
Avec son portail néoclassique en pierre de grès jaune doré, avec sa zone centrale entourée d'une série d'arcs soutenus par des colonnes toscanes.
Elles sont considérées comme le temple de la tauromachie. Elles furent inaugurées en 1785. Elles sont parmi les plus importantes d'Espagne. On y pratique la corrida Goyesca de style classique qui laisse l'exubérance pour l'austérité. Son géniteur est Pedro Romero, né en 1754.
Elle fut également parrainée par l'établissement en 1572 de la "Reall Maestranza de Caballeria (Académie royale de cavalerie), club équestre de l'aristocratie espagnole.
Les arènes ont servi de décor à l'adaptation cinématographique de Carmen de Bizet par Francesco Rossi.
Pour vous assoifer de connaissance, vous pouvez également visiter la "Casa del Rey Moro" ou -la maison du roi maure-réputée pour sa mine ; ainsi que son parc l'Alameda del Tajo, le temple avec ses figures anthropomorphes effrayantes, dit la Maison du géant (Casa del Giagante),
le Palais du Marquis de Salvateirra
Palais (de Moctezuma ??? ) ou du Marquis de Salvateirra
Quatre cariatides d'indiens d'Amérique, scènes bibliques ornent la façade de ce palais de style Renaissance du XVIIIe siècle.
la porte de la ville,
Porte de Philippe V "Felipe" et église de Notre Père Jésus.
De style néoclassique, elle prit le nom de Philippe V qui régna au XVIIIe siècle.
l'église...
Eglise de "Santa Maria la Mayor" ou Sainte Marie la Grande, la Majeure...
Minaret et Mihrab de la mosquée du XIIIe siècle qui se trouvait à la place de cette église ont subsisté. L'église combine plusieurs styles
Maison de Don Bosco
Chapelle...
La tour...
Les jardins de .... face à la Casa del Rey Moro
les bains arabes (hammam) en passant le "puente Viejo" avec ses arcs outrepassés et qui date du XIIIe siècle.
et au retour, passer par les "Jardines de Cuenca" qui surplombent les gorges tout en n'oubliant pas :
la "Casa Mondragon", palais en grande partie reconstruit après la Reconquista.
Elle fut la demeure du dernier gouverneur maure de Ronda et date de 1314. On y trouve des mosaïques polychromes d'origine, un plafond mudéjar.
Elle se caractérise par ses bains ou hamman d'architecture hispano-musulmane. Essentiels pour l'hygiène tant préconisée par l'Islam, les bains sont l'héritage des thermes anciens et sont composés de diverses pièces qui varient progressivement en température.
L'air y est chauffé au moyen de chaudières et est distribué sous le sol.
Ronda et Jaen en sont l'expression par excellence.
Bon, venons-en à l'endroit qui m'a tant marqué. C'est la Casa del Rey Moro qui comme tout lieu insolite a pour légende que en ces lieux, le roi musulman Abomelic ait habité là.
Mégalomane et dont la réputation venait de sa façon dont il fêtait sa victoire sur ses ennemis. En effet, il se servait de leur crâne pour boire son vin en l'honneur de sa supériorité. Il fit construire cette structure militaire secrèet à l'époque comme un point stratégique pour contrôler l'ensemble du royaume.
Terrasse de la conquête "Terraza de la Conquista"
Elle se trouve en haut de la tour et permettait de guêter le Tajo pour commencer la défense du siège.
Mais le clou de cet endroit revient à la mine d'eau "Mina de Agua" qui fut taillée au coeur de la roche au XIVème siècle sur l'ordre du roi Abomelic et qui rend ce lieu hors du commun.
Porte extérieure qui donne sur la rivière
Elle est protégée de l'extérieur par la Salle d'armes d'où l'on jetait par la fenêtre centrale, des chaudrons d'eau et huile bouillants.
Impressionnée par l'histoire, je passais les jardins sans trop y prêter d'intérêt, pour me filer dans la dédale d'escaliers afin de descendre les 365 marches qui zigzaguent jusqu'au rio Guadalevin, dans ce passage qui demeura longtemps secret. Près de 60 mètres en contrebas qui me firent découvrir différentes pièces articulées autour de cet enchevêtrement tenu par des voûtes. Les pièces étaient plus mystérieuses les unes que les autres. Elles servaient dans les temps anciens pour la résistance contre les catholiques et les nombreuses salles laissent présager par leur nom de leur utilisation. Une servait de dépôt d'armes, l'autre pour la nourriture, celle de la noria pour l'eau.
Au fait qui remontait l'eau ? Bien sûr, les 300 prisonniers catholiques finissaient le restant de leur vie à faire cette besogne.
Vous pouvez y apercevoir la salle du puits "Sala del Manantial qui servait à remonter les eaux par une noria qui récupérait l'au de la rivière. Les esclaves étaient chargés de remonter les seaux jusqu'à la surface, soit deux tiers du chemin.
Au lit de la rivière, des fortifications protégeaient l'ensemble et laissent une vue sur l'ensemble de la structure.
Bien sûr en ressortant, les jardins furent visités car dessinés par le Français Jean-Claude Nicolas FORESTIER (1861-1930), célèbre paysagiste récemment appelé pour la conception des jardins du sultan du maroc à Casablanca. Il fut demandé à l'époque par la Duchesse de Parcent, propriétaire en 1912 de la maison. Il est fait d'espaliers coiffés de treillage, habillés d'azulejos, ornés de colonnes et jalonné de fontaines et bassins aux nénuphars qui a leur pied profite du pavement en terre cuite où des cabochons de céramique s'intercallent. Bien sûr, les orangers signes des jardins des Espérides foisonnent, ainsi que les mimosas, les cyprès, palmiers, myrthes et citronniers entre-autres.
Par cette présentation, vous ne doutez pas qu'il est hispano-mauresque et est la recherche même dans son symbolisme des valeurs suprêmes "bonté, beauté et santé.
Il a la particularité d'être suspendu et profite des concavités naturelles du terrain pour son aménagement. Et, et bien sûr, il profite de son environnement qui a du caractère.
Les jardins furent déclarés d'intérêt artistique national en 1943. Dans un des recoins, l'accès à la mine.
La maison quant à elle s'est adaptée à l'inclinaison de la rue. Dans son salon, on peut y admirer des jolis azulejos avec pour représentation les étapes de la vie. De là, on passe dans le patio qui dessert les étages inférieurs. Elle est de style néo-mudéjar et fut construite en 1709 sur les fondations d'un palais maure.
Bon, je ne dois pas oublier de vous ramener au titre de cette page "les bains". Oui, tout en bas de la ville, aux portes de la campagne sont les bains arabes, construits au XIIIe siècles dans le quartier des artisans.
Ce sont les mieux conservés de toute l'Espagne. Ils sont alimentés par une noria, suivie d'un aqueduc qui dirige l'eau dans une première salle où se trouve des citernes chauffé au bois et alimentant de leur vapeur les salles de massage...
A l'intérieur, les voûtes harmonisent l'ensemble et la fraîcheur restent malgré les percées des minuscules lucarnes qui dessinent leur forme d'étoile sur les murs.
Bibliographie
Comment s'y rendre
A une heure de la Costa del Sol, vers l'intérieur des terres, vous découvrirez la ville qui surplombe sur ses roches abruptes.
Suite du voyage en Andalousie (mise en service en cours de construction)
TOP 10 ANDALOUSIE
TOP 10 ANDALOUSIE
GRENADE | Alhambra, Albaicin (quartier arabe) |
SEVILLE | Alcazar, Couvent, Barrio de Triana (ancien quartier des gitans, céramique), Macarena, quartier juif, Les pénitents |
CORDOUE | Mezquita |
CADIX | Villages blancs RONDA : Ponts, Arênes, Bains maures, Palais de Marqués de Salvatierra Maison du Roi Maure (mînes), Minaret de San Sebastian Jerez de la Frontera Cadiz, Tarifa Setenil (maisons troglodytes) |
MALAGA | Nerja, Grotte, |
SIERRA NEVADA | Alpujarra (villages sur les contreforts sud de la serra nevada) : Trevelez, |
HUELVA | Romeria del Rocio, Parc National Donana, Mazagon, Grotte des Merveilles, Mînes de Riotinto Cortegana (fêtes médievales) |
ALMERIA | Cabo de Gata |
0 0 |
<< Précédente | Accueil | Suivante >>
Dernière mise à jour, le 13 janvier 2008
Commentaires sur RONDA, ogresse à la gorge plongeante... CADIX
- Le site de Ronda est fascinant. Je ne suis pas restée assez longtemps à Ronda pour la visiter aussi parfaitement que toi, mais j'ai vu tout de même les arènes et le musée. Je raconte ça ici : http://eva.baila.over-blog.com/article-20365511.html
J'ai toujours regretté de ne pas avoir pu visiter les bains arabes et tout ce que tu nous montres ici d'une très belle façon. ça me confirme l'envie furieuse d'y revenir et d'y rester plus longtemps que la fois précédente...
Mary